Activité antivirale des métabolites de l'Hypericum perforatum L. contre les coronavirus humains
Auteur / Autrice : | Imelda Raczkiewicz |
Direction : | Anne Goffard |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie - PHARM |
Date : | Inscription en doctorat le 02/11/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Infection et d'Immunité de Lille |
Equipe de recherche : Virologie Moléculaire et Cellulaire |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La pandémie à SARS-CoV-2 a souligné le besoin de nouveaux antiviraux à large spectre. Quatre ans après le début de la pandémie, les alternatives thérapeutiques sont encore peu nombreuses. Le laboratoire s'attache à trouver de nouvelles molécules antivirales d'origine naturelle, car les plantes sont une ressource relativement peu exploitée. En collaboration avec le laboratoire de Pharmacognosie de la faculté de pharmacie de Lille, nous criblons des extraits de plante contre les cornavirus humains (HCoV). Un criblage a révélé que l'Hypericum perforatum L. pouvait avoir des molécules potentiellement actives. Il s'agit d'une plante déjà très étudiée pour ses propriétés antidépressives, et sa composition pharmacologique a déjà été révélée : ses deux principes actifs majeurs sont l'hypercine et l'hyperforine. D'un côté, l'hypericine s'est déjà vue attribuer une activité antivirale contre différents virus enveloppés dont le SARS-CoV-2. Néanmoins, nos résultats ont pu montrer pour la première fois que l'activité contre les coronavirus humains (HCoV) était dépendante de la lumière et qu'elle agissait lors de l'entrée virale, directement sur la particule virale. D'un autre côté, l'hyperforine nos tests de dose réponse ont pu mettre en lumière une activité pan-coronavirus avec des IC50 de l'ordre du nanomolaire contre les variants du SARS-CoV-2 (0,22 à 0,68 nM), et de l'ordre du micromolaire contre HCoV-229E (1,12 µM), SARS-CoV (1,01 µM) et MERS-CoV (2,06 µM) sans cytotoxicité aux concentrations actives. Ces résultats ont été confirmés en cellules épithéliales primaires respiratoires cultivées en interface air-liquide où une diminution de l'infection à SARS-CoV-2 et HCoV-229E a pu être observée. Par ailleurs, nous avons montré que son activité antivirale n'était pas spécifique des HCoV, mais qu'elle était également active contre la fièvre jaune. Des tests sont en cours sur d'autres virus. En outre, des tests de combinaison ont été initiés avec le remdesvir, molécule utilisée actuellement en clinique : ces tests révèlent que l'association avec remdesivir a un effet additif in vitro. Finalement, des tests pour étudier le mécanisme d'action ont été initiés : les tests de cinétique révèlent que la molécule est active à l'étape de réplication virale. D'autres tests sont actuellement en cours pour caractériser précisément son mécanisme d'action.