Thèse en cours

L’intégration de l’éducation civique et morale dans le cursus scolaire dans un pays à caractère multiethnique et multiculturel : Quelle éducation civique et morale dans la formation de la citoyenneté mauricienne?

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Auteur / Autrice : Daramraj Nursiah
Direction : Jean-François Goubet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Inscription en doctorat le 12/10/2018
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-….)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, Textes, langages

Résumé

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Notre thèse doctorale cherche à éclairer la communauté de chercheurs sur la citoyenneté mauricienne sous le sigle « unité dans la diversité ». Notre étude repose sur un socle à trois leviers : le peuple mauricien multiculturel, l’évolution du système éducatif dès l’indépendance du pays en 1968 et les valeurs civiques et morales pratiquées par les citoyens mauriciens. L’île Maurice est une île paradisiaque au cœur de l’Océan Indien. Cet insulaire pluriethniques et multiculturels fut successivement colonie française et anglaise jusqu’à l’année 1968. Son peuplement débuta à l’ère de colonisation avec des immigrants indiens, et des esclaves d’Afrique. L’historien Augustin (1985) dans son thèse doctorale et Langellier (21 septembre 2005) parlent de Maurice comme ‘l'île arc-en-ciel’. Malgré leurs différences religieuses et culturelles, il semblerait que cette population d’alors avait un ‘vivre-ensemble’ qui les unissait. Il y aurait alors « la coexistence harmonieuse des ethnies rivales » (Masson, 1966). Outre cette démarche sociétale la constitution de Maurice connue comme la constitution de 1968 protège les groupes ethniques minoritaires (les catholiques et les musulmans) et l’hégémonie hindoue. En ce début de 3ème millénaire L’île Maurice républicaine est souvent citée comme une histoire à succès sur le plan politique et économique et ayant un taux d’alphabétisation de plus de 85%. Le système éducatif n’a pas cessé d’évoluer depuis son indépendance même avant dès l’année 1598 (Augustin, 1985). Malheureusement très vite après l’indépendance de L’île en 1968 , ce « vivre-ensemble » allait connaitre une première épreuve de sa cohésion à travers des affrontements ethno religieuses ; entre les musulmans et les catholiques. De lors s’installa une distension communale entre les différents composantes ethno religieuses d’un ‘peuple composé’. Une distension qui se traduisit dans l’évidence. Après 30 ans le peuple ‘mauricien’ traversa par une autre épreuve de cohabitation entre les différents groupes culturels et ethniques à travers les « émeutes de 1999 » . Depuis, d’autres évènements de nature communale, sociale, politique, culturelle, familiale se sont produits. Durant la dernière décennie l’intolérance parmi le peuple est devenue chose courante, le sens du respect, les valeurs humaines s’amenuisaient. Les intérêts particuliers voire personnels (familiaux, ethniques ou religieux) priment sur les intérêts publics. La population en exprime ses sentiments à travers leurs conversations ou écrits à travers la presse ou à travers des réseaux sociaux en décriant la décadence des valeurs sociales, les valeurs familiales et les valeurs envers L’Etat. Ces sentiments se récemment exprimés le 29 août 2020 par une marche pacifique de la population civile à Port Louis, la capitale de L’île Maurice. La population exprime sa frustration et sa colère. La problématique de cette recherche se situe dans le cadre de dégradation des valeurs civiques, morales et philosophiques de la société tant sur le versant politique que le versant social. C’est un environnement où les valeurs sont considérées comme désuètes. Quand la société va mal le système éducatif pourrait en avoir une part de responsabilité ; sentiment justifié ou pas les critiques s’accentuent sur la carence des instructions sociétales pour la génération présente. L’école en tant que institution éducative et instance de socialisation, à côté de la famille, est désignée à montrer la voie à la moralité humaine selon (Christiane Bailey, 2013) et la voie à la moralité publique selon (Kristine Plouffe-Malette, 2018). À travers le système éducatif, L’Etat est considérée comme institution à transmettre des valeurs, des manières de faire, et l’idéale de vie bonne aux jeunes élèves. Notre recherche étudie l’évolution de ce système éducatif prônant une éducation civique et morale axée sur la citoyenneté mauricienne. Une éducation ayant pour objectifs d’emmener les différents groupes ethniques et culturels à honorer leurs responsabilités voire leurs devoirs envers L’État en priorité tout en respectant leurs devoirs religieux et culturels.