Thèse en cours

Discours fictionnels et brouillages perceptifs : métafiction chez Lucien

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Auteur / Autrice : Thomas Lorson
Direction : Ruth Webb
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues et littératures anciennes
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, Textes, langages

Résumé

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Ma thèse étudie comment, dans les textes de Lucien, on peut se servir de la présence de phénomènes de brouillage perceptif pour mieux appréhender ses conceptions de la création et de la réception de la fiction. En effet, aux trois premiers siècles de notre ère, on fait face à une situation complexe, où d'un côté fleurissent de nombreuses productions que l'on classe instinctivement dans la catégorie de fiction (les déclamations de sophistes, les dialogues, les longs textes narratifs et en particulier les romans grecs), mais où en même temps aucun terme technique n'équivaut strictement à notre fiction et où les théorisations de la part des grammairiens ou des auteurs restent peu nombreuses et très partielles. Pour résoudre cette difficulté, l'approche métafictionnelle cherche, en partant des pratiques, à dégager des éléments de théorisation : comment des textes de fiction peuvent-ils faire réfléchir le lecteur sur les enjeux de la fiction elle-même ? Cette approche peut être appliquée à des productions anciennes : c'est notamment le cas des textes de Lucien de Samosate, sophiste du IIe siècle, sur lesquels plusieurs études se sont penchées. Ma thèse est que, chez Lucien, les phénomènes qui montrent un brouillage de la perception constituent un indice métafictionnel. Je mets en rapport les productions fictionnelles et des textes techniques ou philosophiques de l'époque impériale, ainsi que les théories contemporaines de la fiction et les sensory studies. La première partie de ma thèse montre que mon corpus, le Philopseudès, le Navire et le Toxaris comportent une dimension métafictionnelle explicite. Une fois défini ce cadre métafictionnel, la deuxième partie s'intéresse plus précisément aux brouillages perceptifs exogènes, lorsque c'est une apparition du monde extérieur qui remet en question la perception, comme dans le cas des oeuvres d'art (peintures, sculptures et pièces de théâtre) et des êtres non-humains (fantômes, dieux et monstres). Dans la troisième partie, je me concentre sur les brouillages perceptifs endogènes, lorsque c'est l'état de l'individu percevant lui-même qui questionne sa perception, comme dans le cas de l'endormissement (rêves, ensorcellement et mort) ou de la maladie (maladies physiques, folie et amour)