La Traduction chez David Mitchell (1999-2017): Pratiques et Représentations
Auteur / Autrice : | Thibaut Loiez |
Direction : | Ronald Jenn |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 06/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Etudes en Civilisations, Langues et Lettres Etrangeres |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Ronald Jenn, Claire Larsonneur, Fabrice Antoine, Rie TAKEUCHI-CLéMENT, Marie Nadia Karsky, Pascale Sardin |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie Nadia Karsky, Pascale Sardin |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Depuis son premier roman Ghostwritten en 1999, jusqu'à sa plus récente parution (Utopia Avenue en 2020), l'auteur britannique contemporain David Mitchell tente de bâtir un univers de fiction unique et interconnecté qui ne cesse de s'accroitre à chaque publication. Cette volonté de continuité s'observe également dans la cohérence de ses thématiques, parmi lesquelles figure en bonne place la question de la communication et des langues. Ce leitmotiv récurrent nous a poussé à nous interroger sur la place qu'occupe la notion de traduction dans son uvre globale. Cette thèse se propose d'étudier trois facettes de l'écrivain en rapport avec la traduction : l'auteur mettant en scène la traduction dans sa fiction, l'auteur traduisant, et l'auteur traduit. Chacun de ces trois grands axes met en lumière le caractère unique de l'artiste quant à l'acte de traduire. Ses romans ressuscitent ainsi les interprètes historiques de la tradition japonaise qu'étaient les Oranda tsūji au XVIIème siècle, présentent des immortels polyglottes ou des traducteurs amateurs, autant de figures rarement explorées dans le domaine du fictional turn of the translator. La propre expérience de traducteur professionnel de David Mitchell (aidé par son épouse Keiko Yoshida) est tout aussi particulière, par son choix de faire partager au monde sa version anglaise de The Reason I Jump, témoignage sous forme livresque d'un jeune adolescent autiste non-verbal nommé Naoki Higashida. La genèse complexe de l'uvre originale ainsi que la motivation expliquée par un amour filial en font un objet d'étude fascinant, autant dans le domaine de l'éthique que de la neurologie. Sera également explorée dans cette partie une autre traduction moins connue de David Mitchell mais néanmoins originale : sa participation au projet collaboratif international Multiples, un jeu grandeur nature de traduction-relais. La dernière partie de cette thèse se penchera sur la manière dont Manuel Berri, traducteur quasi-attitré de David Mitchell depuis le début de sa carrière, a su relever les défis de sa prose qui s'avère retorse. Nous analyserons comment le traducteur a réussi à surmonter ces obstacles que sont les références culturelles implicites, les néologismes ou l'oralité de l'anglais non-standard, qu'il ait recours à la note de traducteur (dont nous essayons de prouver la légitimité), ou bien plus souvent grâce à sa créativité pour transmettre en langue française toute la versatilité de notre auteur. Cette thèse se termine par un entretien exclusif avec David Mitchell en personne, où ce dernier se livre sur sa vision de la traduction et nous confie ses futurs projets en relation avec cette dernière, preuve d'une obsession qui n'a pas fini de hanter sa production littéraire.