Thèse en cours

Implications et conséquences de la reconnaissance constitutionnelle du tamazight : Parcourir les Aurès, à la rencontre des Ichawiyen et de leurs pratiques sociolinguistiques

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Auteur / Autrice : Leila Houadfi
Direction : Armand Heroguel
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues et littératures arabes, chinoises, japonaises, hébraique, d'autres domaines linguistiques
Date : Inscription en doctorat le 14/11/2019
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, Textes, langages

Mots clés

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Résumé

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Cette recherche ambitionne de cerner les enjeux liés à la reconnaissance officielle, dans la constitution algérienne, de la langue berbère comme langue nationale. Jusqu'alors renvoyée à une forme de dialecte, dévalorisée, ostracisée sur la scène publique, la langue berbère comme l'identité berbère, tiennent une place importante dans les débats publics et dans les préoccupations sociales en Algérie. L'émergence institutionnelle de la langue berbère, par son introduction constitutionnelle, parait être une porte d'entrée pertinente pour mettre en débat le sens de cette officialité pour les tenants comme pour les opposants au berbériste. En interrogeant les pratiques des Berbères dans leurs « dimensions historiques, sociales, morales et aussi créatrices », nous aspirons à mettre en lumière, d'une part, les puissances normatives auxquelles ces pratiques ont été soumises (pouvoirs publics, politiques, normes sociales, contrôle social). D'autre part, nous chercherons à cerner les stratégies mises en place par les berbérophones pour préserver, affirmer et légitimer leur « amazighité ». À partir du cas de la langue chawi, déclinaison régionale du berbère dans l'Aurès, nous proposons de mettre en débat les questionnements suivants : quelle est la matérialité de la reconnaissance institutionnelle du berbère ? Cette reconnaissance, de par le statut juridique notamment, a-t-elle effacé les stratégies d'invisibilisation de cette langue antique ? Quel est le corpus juridique de la reconnaissance de la langue berbère ? Quel sens lui donner ? Quelle autorité prend la langue berbère ou quelle autorité lui concède le pouvoir ? Comment lire les contradictions et les débats houleux autour de la question de l'identité nationale ? Reposant sur une approche qualitative consistant en l'étude de textes (juridiques, littéraires, folkloriques, etc.) d'une part, et sur des entretiens semi-directifs, d'autre part, notre méthodologie mobilisera une approche ethnolinguistique consistant à associer l'observation directe du milieu et l'utilisation de la parole des locuteurs. Cette démarche de recherche se propose ainsi d'axer son regard sur un objet peu étudié dans les sciences socio-linguistiques. Elle aspire à apporter une contribution à la compréhension des enjeux sociaux, juridiques et socio-linguistiques d'une langue dite minoritaire, du fait notamment de son passé d'invisibilisation et du nombre réduit de ses locuteurs.