Construction en béton armé et conception technique des bâtiments urbains à la Belle Époque, en France et en Belgique (1892-1914)
Auteur / Autrice : | Nicholas Behr |
Direction : | Eric Monin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Architecture (ses théories et ses pratiques), arts appliqués, arts plastiques, arts du spectacle, épistémologie des enseignements artistiques, esthétique, musicologie, musique, sciences de l'art - ARCHI |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 23/10/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) en cotutelle avec University of Kent |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Eric Monin, Stephanie Van de voorde, Manolo Guerci, Valerie NèGRE, Mohammad Mansouri, Gerald Adler, Gilles Maury, Alan Powers |
Rapporteur / Rapporteuse : Stephanie Van de voorde, Valerie NèGRE |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'aboutissement principal de cette thèse de doctorat est un processus historique qui décrit la conception technique et son application à la construction, ainsi que les attributs professionnels associés du spécialiste clé qui ont été impliqués dans l'utilisation d'un nouveau système de matériaux. Le processus est conçu pour aider à décrire l'influence d'approches innovantes utilisant le béton et le ciment armé dans la conception et la construction de bâtiments urbains au cours des dernières décennies de la Belle Époque (1870-1914), dans et à proximité des grandes villes francophones de Paris, Lille et Bruxelles. Le changement de technologie de construction est interprété comme la deuxième étape d'une révolution en la conception d'un bâtiment métallique, découlant de l'utilisation accrue du fer puis de l'acier dans la construction urbaine du XIXe siècle en France (la première étape de cette révolution), en particulier sa capitale. La première étape de cette révolution a culminé dans l'uvre monumentale « temporaire » de la Galerie des Machines à l'Exposition Universelle de 1889 à Paris. Au début des années 1890 une transition s'est déroulée dans la deuxième étape de la révolution. Le béton armé de l'inventeur français François Hennebique (1842-1921) a été techniquement codifié entre 1892 et 1897 dans une série de brevets industriels plus sophistiqués - parallèlement à d'autres approches qui, ensemble, ont contribué à la création des premières normes industrielles pour le nouveau système de matériaux. Les architectes, les ingénieurs et les entrepreneurs de la période sont devenus réceptifs à l'utilisation de béton et ciment armé dans leurs travaux, transformant les besoins des clients en exigences pour la conception et la construction de bâtiments urbains non monumentaux. Le nouveau système de matériaux est utilisé pour construire des locaux de fabrication et autres bâtiments résistants au feu et structurellement efficaces. Beaucoup de ces bâtiments permettaient à plus de lumière naturelle de pénétrer à l'intérieur par une utilisation plus généralisée et plus efficace du vitrage, grâce à de grandes fenêtres et des lucarnes. Une forme française du « daylight factory » nord-américaine conventionnellement associée à une énorme usine Ford d'automobiles s'est apparue. Un certain nombre de bâtiments également présentent de nouvelles formes de revêtements céramiques très décoratifs sur leurs façades de rue, à la fois pour protéger et pour cacher les structures en béton armé les moins esthétiques . Le logement résidentiel est devenu plus propre et plus abordable, en déménageant loin des bidonvilles surpeuplés et infestés de maladies. Les architectes et les ingénieurs ont appris à faire confiance dans leurs capacités d'imaginer le nouveau système de matériaux à travers les aspects techniques de leur travail. En collaboration avec les entrepreneurs, ils ont acquis les compétences spécialisées nécessaires pour les appliquer aux projets de construction, s'assurer que les structures terminées reflétaient les intentions de conception originales, dans un équilibre acceptable entre technologie et esthétique. Ces entrepreneurs ont géré les risques liés à l'utilisation d'une approche technique innovante de la construction urbaine. Les libertés de conception créative exprimées dans le genre Art nouveau de l'approche éclectique qui a dominé l'architecture Belle Époque, a pris fin avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Une fois la paix revenue après les importantes destructions humaines et matérielles qu'a connues le Nord de la France et la Belgique, la période d'après-guerre se caractérise par la domination croissante d'une approche industrielle plus simple de l'architecture; ceci a été évangélisé par l'architecte suisse Charles-Édouard Jeanneret, plus connu sous le nom de Le Corbusier (1887-1965), l'architecte allemand Walter Gropius (1883-1969) et leurs contemporains modernistes internationaux dans le monde entier.