Thèse soutenue

L'exploitation industrielle de l'or au Mali : genèse et fonctionnement d'un réseau transnational, 1896-2017

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Auteur / Autrice : Guillaume Bagayoko
Direction : Guillaume Courty
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Politiques
Date : Soutenance le 13/06/2023
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches administratives politiques et sociales (Lille)
Jury : Président / Présidente : Jacobo Grajales Lopez
Examinateurs / Examinatrices : Raphaëlle Chevrillon-Guibert, Michèle Leclerc-Olive
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Devin, Benjamin Rubbers

Résumé

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Ce travail questionne les logiques et modalités permettant d’industrialiser l’extraction de l’or au Mali. Il démontre que l’exploitation industrielle de cette ressource dans cet État, en tant que forme de capitalisme, est structurée par un réseau transnational historique, composé d’acteurs étatiques, d’acteurs internationaux (politiques et économiques) et d’acteurs territoriaux. La démonstration de cette thèse se déroule en trois temps. Le premier retrace la genèse de ce réseau. Il montre comment l’accumulation de connaissances sur le sous-sol malien, en tant que préalable au capitalisme industriel minier, s’est traduite après l’action coloniale française par la structuration d’un réseau de coopération intergouvernementale dédié au « développement ». Ce réseau associe notamment le Mali, l’URSS, la France, le PNUD, la Belgique et la Communauté économique européenne. Le deuxième temps traite de la métamorphose de ce réseau intergouvernemental. D’une part, il montre comment celui-ci s’est traduit en coopération entre firmes transnationales, et entre celles-ci et le gouvernement malien. D’autre part, il examine l’expropriation de populations riveraines au profit de la mise en place de l’industrie aurifère, ainsi que les registres par lesquels les firmes essaient de légitimer leur présence auprès de ces populations. Enfin, le troisième temps analyse les actions protestataires des populations riveraines et des travailleurs contre les sociétés extractives. Ces actions révèlent le soutien constant de l’État malien au capitalisme industriel aurifère depuis la colonisation française, ainsi que le processus de construction continu du réseau transnational à travers lequel ce capitalisme opère.