L’appropriation et la circulation des sciences évolutionnaires dans la manosphère contemporaine étatsunienne et anglophone
Auteur / Autrice : | Louis Bachaud |
Direction : | Hélène Quanquin, Sarah E. Johns |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes anglophones et en anthropologie |
Date : | Soutenance le 17/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) en cotutelle avec University of Kent (Canterbury, Royaume-Uni) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études en civilisations, langues et littératures étrangères (Villeneuve-d'Ascq, Nord) |
Financeur : Université de Lille (2018-2021) | |
Jury : | Président / Présidente : Roger Giner-Sorolla |
Examinateurs / Examinatrices : Julien Mesangeau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Gervais, Rebecca Sear |
Résumé
La manosphère est un ensemble de groupes d'hommes masculinistes. Ils sont unis par leur enthousiasme pour l'évolution darwinienne, particulièrement au sujet des différences femmes/hommes. Dans cette recherche, l'appropriation masculiniste aux États-Unis et dans le monde anglophone des sciences évolutionnaires est étudiée sous trois angles. Premièrement, une quantification par sondage de la culture scientifique de ces hommes révèle des niveaux de connaissance et d'éducation scientifique dans le supérieur assez élevés. Deuxièmement, par l'analyse qualitative de discours, les appropriations idéologiques des sciences évolutionnaires dans la manosphère sont étudiées. Cette analyse révèle que les théories biologiques du comportement sont disproportionnément appliquées aux femmes, d'une manière simpliste, ce qui crée une vision totalement homogène du comportement féminin. De plus, ces militants en ligne créent leurs propres hypothèses évolutionnaires pour expliquer le monde à travers un prisme darwinien. Cependant, ces appropriations varient selon les communautés, en fonction de leurs objectifs et de leurs récits politiques. Au-delà de toutes ces variations, on retrouve dans chaque communauté la présence de biais misogynes et d'interprétations exagérées ou erronées des résultats de recherche provenant des sciences évolutionnaires. Enfin, pour mieux comprendre les mécaniques du phénomène, ce travail explore l'acquisition et la circulation des savoirs scientifiques dans la manosphère.