Thèse en cours

Responsabilité administrative et préjudice écologique

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Auteur / Autrice : Clémence Auque
Direction : Sara Brimo
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit public
Date : Inscription en doctorat le 01/11/2020
Etablissement(s) : Université Paris-Panthéon-Assas
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Georges Vedel Droit public interne, science administrative et science politique (Paris ; 1992-....)

Résumé

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Récemment, les pollutions industrielles de grande échelle ont immanquablement replacé l'État au centre des débats sur son rôle dans la protection de l'environnement. En effet, associations et collectivités sollicitent le juge administratif afin que ce dernier accepte, à l'instar de son homologue judiciaire, de réparer le préjudice écologique. Le préjudice écologique est causé à la nature, qui en l'état du droit, ne dispose pas de la personnalité juridique. En adoptant une conception traditionnelle du préjudice réparable, il est vrai que le juge administratif s'est toujours refusé de réparer ce préjudice particulier, à savoir un préjudice causé à la nature et évalué indépendamment de l'impact qu'il entraîne sur les intérêts humains. Pourtant, l'Administration peut se voir imputer la réparation d'un dommage écologique en le causant directement, ou indirectement en manquant à sa mission de surveillance de l'environnement. Malgré la gravité que peuvent recouvrir les préjudices écologiques, il est aujourd'hui impossible pour une association de protection de l'environnement ou toute autre personne pouvant y avoir intérêt, d'obtenir la réparation du préjudice écologique devant le juge administratif. Cependant, ce dernier, en tant que juge des polices environnementales, tente de prendre en charge les dommages causés à la nature en usant des règles traditionnelles de la responsabilité administrative. Pour autant, et comme l'avait éprouvé le juge judiciaire avant lui, la mobilisation des règles classiques de la responsabilité ne suffit pas à assurer une réparation satisfaisante du préjudice écologique. Sa consécration législative, sa pratique par le juge judiciaire et les tentatives du juge administratif laissent entendre qu'une réception de cette notion si particulière par ce dernier est envisageable. « Réception », car il est de coutume que le droit de la responsabilité administrative s'inspire du droit civil pour créer ses propres règles. Une réception du préjudice écologique par le juge administratif, en tant que notion de droit civil, est techniquement envisageable mais nécessite d'être considérée avec précaution. Une réception du préjudice écologique par le juge administratif, en tant que notion de droit civil, est techniquement envisageable mais nécessite d'être considérée avec précaution en raison des singularités caractérisant la responsabilité administrative. Si une telle réception est ainsi envisageable, la réparation du préjudice écologique par le juge administratif se heurte in fine à des questions de principes. Pourtant, le cadre normatif entourant le juge administratif tend à créer un contexte dans lequel l'impossibilité d'engager la responsabilité de l'Administration du fait d'un dommage écologique grave ne peut légitimement subsister. A ce titre, le droit international et le droit de l'Union pourront faire office de « leviers » afin d'encourager le législateur ou le juge administratif, de son propre chef, à réparer le préjudice écologique imputable à l'Administration.