Le conspirationnisme transnational : l’écosystème QAnon en France, en Allemagne et en Italie de 2016 à aujourd'hui.

• Auteur / Autrice : Dusan Bozalka
• Direction : Tristan Mattelart
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
• Date : Inscription en doctorat le 10/12/2021
• Etablissement(s) : Université Paris-Panthéon-Assas
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques et gestion, sciences de l'information et de la communication (Paris)

Résumé

« L’Internet a-t-il augmenté la popularité des théories conspirationnistes ou les rend-il simplement plus visibles ? ». C’est la question que pose déjà Michael Butter à ses lecteurs en 2016. Loin de jouer les Cassandre, plusieurs occurrences viennent confirmer les soupçons d’une résurgence contemporaine massive du conspirationnisme. Celui-ci s’en trouve de facto revigoré par le concours de considérations d’ordre technologique: Cette thèse a pour ambition de prendre la forme d’une analyse transnationale du conspirationnisme issu de l’écosystème QAnon, c’est-à-dire l’ensemble des acteurs propageant l’idéologie du groupe. Pour ce faire, nous souhaitons d’abord exploiter les pistes offertes par un premier corpus de texte où sont reprises les publications de « Q ». Ce travail de synthèse est déjà accessible sur le site libgen.li, bibliothèque en ligne illégale très prisée par les Anons. Clé de voûte de notre analyse, cette base idéologique est ensuite destinée à être comparée avec les discours européens du conspirationnisme affilié à QAnon. À cet effet, plusieurs méthodes existent et seront mobilisées au cours de nos quatre années de thèse. L’apport principal de cette recherche sera l’identification des groupes et de leurs meneurs respectifs, capables de poser un risque tangible à la stabilité de l’État et des valeurs démocratiques. Outre l’action de ces acteurs endogènes, nous chercherons à signaler les cas d’opérations informationnelles en provenance d’acteurs subversifs, eux aussi destinés à se multiplier lors de processus électoraux. Le caractère inédit de notre recherche repose sur l’étude de l’écosystème QAnon par le biais d’outils contemporains permettant d’articuler les enjeux de la maîtrise du Big Data avec les concepts inhérents aux security studies.