Thèse en cours

Etude des relations entre microbiote du gros intestin, métabolisme énergétique et performance sportive chez le cheval athlète

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Auteur / Autrice : Maximilien Vasseur
Direction : Romuald LepersPauline Grimm
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Inscription en doctorat le 01/03/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognition, Action, et Plasticité Sensorimotrice (CAPS) (Dijon)

Résumé

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Chez le cheval à l'âge adulte, la principale source d'énergie provient des parois végétales (celluloses, hémicelluloses et pectines) composant le régime alimentaire qui sont dégradées par le microbiote du gros intestin. Au sein de ce microbiote se trouvent différents microorganismes comme des champignons, des protozoaires, des archées, des virus et des bactéries (Julliand et al, 2016). Les bactéries du gros intestin représentent la communauté la plus nombreuse et la plus étudiée. Cette communauté bactérienne a pour principale activité la dégradation des fibres, assurant l'apport d'énergie au cheval, majoritairement sous forme d'acides gras à chaîne courte (AGCC). Les principaux AGCC issus de la fermentation bactérienne sont l'acétate (C2, environ 73 %), le propionate (C3, environ 18 %) et le butyrate (C4, environ 6 %). Lors d'une enquête auprès d'écuries de chevaux de course, Sommaire (2007) a montré que la majeure partie d'entre elles supplémentaient les rations avec des aliments concentrés riches en amidon. Apporté en trop grande quantité, une fraction de cet amidon, non digérée dans l'estomac et l'intestin grêle, atteint le gros intestin (Julliand et al, 2006). L'amidon est alors fermenté par des bactéries amylolytiques entraînant une forte production de lactate et de propionate ainsi qu'une baisse du pH de l'environnement, néfaste aux bactéries fibrolytiques et à leur activité. Ce désordre, appelé dysbiose, peut provoquer l'apparition de maladies comme des fourbures, des coliques ou des dysfonctionnements métaboliques (insulinorésistance). Avec un régime riche en amidon, la production d'acétate (Julliand et Grimm, 2017) et la concentration en acétate circulant (Jensen et al, 2016) sont nettement réduites par rapport à un régime à base de fourrages. Cela se traduit à l'effort par des concentrations en glycogène musculaire altérées et des paramètres ventilatoires plus faibles induisant un état de fatigue plus précoce (Jansson et Lindberg, 2012 ; Palmgren-Karlsson et al, 2002). Le microbiote et son activité fibrolytique pourraient donc jouer un rôle primordial dans la performance physique et sportive d'un cheval. Une seule étude a tenté de corréler la composition du microbiote fécal et les concentrations en métabolites sanguins et fécaux à la performance sportive en compétition (classement, vitesse de course) chez des chevaux d'endurance (Plancade et al, 2019). Cependant, aucun lien n'a été mis en évidence entre ces différents paramètres. Pourtant chez l'athlète humain, plusieurs études ont mis en évidence des compositions microbiennes fécales différentes entre athlètes et sédentaires (Clarke et al, 2014 ; Mörkl et al, 2017 ; Bressa et al, 2017 ; Barton et al, 2018 ; Han et al, 2020). Certains de ces résultats suggèrent une surreprésentation de bactéries ayant potentiellement des fonctions fibrolytiques chez les athlètes (Clarke et al, 2014 ; Bressa et al, 2017 ; Han et al, 2020). Dans une revue systématique portant sur le microbiote de l'athlète humain (Mohr et al, 2020), les auteurs soulignent l'importance de méthodes d'analyses complémentaires au séquençage pour étudier les fonctions du microbiote et les métabolites produits afin d'identifier la « signature métabolique » de chaque athlète. Ces méthodes sont à l'heure actuelle très peu utilisées conjointement que ce soit chez l'humain ou chez le cheval. Cette thèse a pour objectif de déterminer si un microbiote intestinal performant pour dégrader les fibres et fournir les métabolites adéquates au cheval peut favoriser des performances physiques et sportives supérieures, et si une meilleure digestion des fibres par la modification de l'alimentation impacte positivement les performances sportives.