Thèse en cours

Don d'organes et droit de la biomédecine

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Yael Zeitoun
Direction : Gérard Teboul
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 03/01/2022
Etablissement(s) : Paris 12
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Marché, Institutions, Libertés (Créteil)

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

La France est l'un des rares pays au monde à avoir inscrit les notions de «non-disponibilité» et de «non-patrimonialité» du corps humain au sein de ses textes de lois. Dès lors, l'interdiction de marchandisation du corps s'articule autour d'un principe intangible. La personne humaine n'est donc pas réellement propriétaire de son enveloppe corporelle et ne peut pas en faire commerce. En revanche, elle peut en faire don. Cela va même encore plus loin qu'une simple possibilité car depuis la loi Caillavet de 1976, le corps de la personne décédée peut faire l'objet de prélèvement d'organes dès lors qu'elle n'a pas exprimé d'opposition de son vivant. Par la suite, cette loi a même été renforcée en ce sens. Le problème se pose lorsqu'il est parfois nécessaire de demander aux proches du défunt quel aurait été son souhait. Souvent, ils l'ignorent et expriment alors leur propre avis, gorgé de sentiments et d'émotion face à la rude épreuve que représente le deuil. La greffe d'organes met alors parfaitement en exergue les contradictions éthiques entre un bénéfice évident pour la personne receveuse et les sentiments personnels et sociétaux concernant le statut du corps humain. Bien que le corps humain soit parfois considéré comme sacré, voire qu'il soit sacralisé, il ne sera jamais relégué au rang de simple «chose». En outre, le respect des convictions spirituelles, religieuses ou encore philosophiques de la personne donneuse s'impose, et ce, quelle que soit leur rationalité. Les organes humains ayant un caractère particulier, la question de la pénurie de dons d'organes ne peut pas être traitée comme une simple pénurie de ressources. Afin d'encourager les greffes, elle doit impérativement reconnaître l'importance de la dimension symbolique du rapport au corps. Aujourd'hui, tous les moyens techniques et scientifiques semblent réunis afin de réussir ces opérations de greffes et les transplantations permettent de sauver des centaines de patients chaque année. Pourtant, on observe une certaine réticence face au don d'organes. L'information quant au don évolue et demeure de plus en plus présente dans le quotidien des français et les appels à la solidarité recueillent toujours l'assentiment du public. Pour autant, tous ne sont pas prêt à donner leurs organes et les familles, lorsqu'elles sont consultées avant le prélèvement d'organes sur l'un de leurs proches, affirment et affichent de plus en plus fréquemment leur opposition. Le nombre d'organes disponibles pour les greffes se trouve alors en recul alors que la demande tend à croître. Xénogreffes ou production in vitro d'organes pourraient peut-être, dans le futur, représenter une alternative au manque d'organes. Les questions d'éthique autour du don d'organes se trouvant au cœur des préoccupations actuelles. Nous assistons depuis quelques années à ce que l'on pourrait appeler une véritable crise des greffes. En effet, l'activité de prélèvements en France réside en un lien qui nous unit tous en tant que citoyens français, potentiels donneurs ou receveurs. Pourtant, nous constatons un déséquilibre croissant entre malades en attente de greffe et greffes réalisées...