Thèse en cours

Innocenter ou condamner par le documentaire, une comparaison franco-américaine : stratégies, impact et acceptabilité de productions audiovisuelles en prise avec le système judiciaire

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Auteur / Autrice : Thelma Klebert
Direction : Guillaume Soulez
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Cinéma et audiovisuel
Date : Inscription en doctorat le 09/11/2021
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris ; 1997-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)

Résumé

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« 8 émissions qui ont résolu de vrais mystères » ; « Cinq documentaires qui ont contribué à rendre justice à une affaire » : autant d'accroches qui arguent de l’influence de productions comme The Jinx ou Surviving R. Kelly sur le système judiciaire américain, relançant les enquêtes et influençant les verdicts. En France, difficile de trouver des équivalents. Comment expliquer ce différentiel ? Pourquoi un documentaire peut-il participer d’une arrestation aux États-Unis, alors qu’ici, le lien entre documentaire et justice reste souvent discret, voire controversé, taxé pour les formats d’investigation d’alimenter le « tribunal médiatique » ? Hors cadre journalistique, les formats français se limitent-ils à représenter l’institution judiciaire, ou impactent-ils à leur manière les affaires, le système, voir les perceptions qu’en ont les publics ? Enfin, comment les tentatives d’importation de formats américains s’intègrent-elles à un cadre judiciaire qui leur est étranger ? S'appuyant sur une sociologie de l’énonciation, ce travail questionne le différentiel culturel repéré en proposant une étude des interactions entre producteurs et institutions des deux côtés de l’Atlantique. Partant du préalable que le positionnement des producteurs de contenus vis-à-vis des logiques judiciaires, médiatiques et politiques engendre des modes d’énonciation particuliers, le corpus proposé et fondé sur une veille comparative et quantitative (2022-2025) repère et analyse les formats préférentiels et minoritaires à travers lesquels s’énoncent la faute et l’innocence. En observant la prévalence des modes d’énonciation dans le champ audiovisuel, les trajectoires des objets dans les sphères judiciaires, médiatiques et politiques, et en menant des entretiens avec les acteurs concernés, cette thèse vise à mieux comprendre les représentations dominantes, censurées ou expérimentales que véhiculent des productions audiovisuelles qui, en aspirant à la justice, sont susceptibles d’être jugées pour l’influence qu’elles exercent sur notre rapport à l’institution.