Thèse en cours

Claude Simon et la question du langage

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Auteur / Autrice : Vincent Berne
Direction : Ilias Yocaris
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langue, litterature et civilisation francaises
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : SHAL - Sociétés, Humanités, Arts et Lettres
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....)

Mots clés

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Résumé

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À Cerisy, en 1971, Claude Simon affirme avoir opéré un tournant linguistique, le langage remplaçant la Nature baudelairienne. Or, ce basculement depuis une conception réaliste vers une conception nominaliste du fait littéraire a des conséquences sur de nombreux points. Au-delà du problème, devenu légendaire, du référent, il invite à se pencher sur la façon dont, matériellement, le langage fonctionne, et à réactiver une question que Merleau-Ponty n'a eu de cesse de poser dans ses cours au Collège de France, pointant cette « fonction conquérante » du langage qui exulte en littérature : Quelle théorie du langage ? Plus proche de nous, la découverte en 1996 d'un manuscrit de Ferdinand de Saussure, « De l'essence double du langage », porte le questionnement merleau-pontien à un niveau de pertinence inédit : le débat contemporain sur la langue se trouve profondément renouvelé par la sémiotique du signe linguistique que ce manuscrit renferme. Enfin, la découverte d'analogies formelles entre le néosaussurisme, d'un côté, et le travail de stylisation auquel Simon se livre, de l'autre, ouvre un espace de réflexion, centré sur les propriétés du langage, où la question de la nature de la pensée théorico-linguistique de Simon peut enfin être posée. À partir d'un corpus constitué d'œuvres dont la publication s'échelonne sur une courte décennie : Femmes (1966), Histoire (1967), La Bataille de Pharsale (1969), Orion aveugle (1970), Les Corps conducteurs (1971), Triptyque (1973) et Leçon de choses (1975), nous nous appuierons sur la reconnaissance du caractère transitoire des unités morphologiques pour étudier les modalités, chez Simon, de la prise de forme du signe linguistique et pour préciser, dans le cadre d'une perspective sémiotique élargie, sa vision anthropologique.