L'appréhension pénale du népotisme
Auteur / Autrice : | Camille Salaun |
Direction : | Coralie Ambroise-casterot |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2021 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion (Nice, Alpes-Maritimes ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CENTRE D'ÉTUDES ET DE RECHERCHES EN DROIT DES PROCÉDURES |
Mots clés
Résumé
Le mot « népotisme » ne figure dans aucune disposition légale. Ce terme désigne, à l'origine, une politique adoptée par certains papes consistant à favoriser systématiquement leur famille. Aujourd'hui, des traces du népotisme se trouvent toujours dans l'actualité politique moderne. Il est alors caractérisé par des faveurs accordées par une personne au pouvoir au profit de ses proches, sans considération pour leur mérite ou aptitudes. Il est notamment possible de relever trois aspects de la condamnation du népotisme par le droit positif : dans le Code pénal concernant les autorités publiques, au sein du droit des affaires, et enfin concernant spécifiquement la transparence de la vie politique. Tandis que le népotisme était autrefois toléré, ce dernier est aujourd'hui totalement désapprouvé par la société. C'est dans cette optique que plusieurs lois ont été adoptées afin de « moraliser la vie politique », en parallèle d'infractions déjà présentes dans différents codes (Code pénal, Code de commerce...). Dès lors, plusieurs questions se posent : comment correctement cumuler les interdictions posées par les lois non codifiées et les délits sanctionnés par les différents codes ? Par exemple, lorsque les sphères publiques et privées se chevauchent, par exemple dans une affaire d'emplois fictifs impliquant une entreprise privée et des personnalités dépositaires de l'autorité publique, comment articuler les dispositions légales en vigueur ? L'abus de biens sociaux peut-il être cumulé au délit de corruption lorsque le dirigeant d'une société́ accepte de verser des salaires fictifs à des proches d'élus dans le but d'entretenir de bonnes relations avec des personnes au pouvoir ? Finalement, bien que le terme de « népotisme » ne figure dans aucune loi, n'est-il pas possible d'en déterminer une définition qui tendrait à s'appliquer à tous ces comportements répréhensibles, dans le but d'établir un régime commun de répression ? Ne serait-il pas représentatif de toute atteinte à l'intérêt général pour satisfaire un intérêt personnel ou moral ? Enfin, il est pertinent de se demander si une moralisation de la vie politique serait seulement possible sans l'appui de la sanction pénale. Ce sont donc notamment à ces questions que tend à répondre ce projet de thèse.