Thèse en cours

Architecture structurale et dynamique Néogène à Quaternaire de l'avant-arc terre-mer des Andes du Nord (bassins de Tumbes, Guayaquil et Progreso ; Nord Pérou-Sud Equateur)

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Auteur / Autrice : Andréa Peuzin
Direction : François MichaudMarianne Saillard
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Doctorat sciences de la planete et de l'univers
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire GEOAZUR

Résumé

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Les systèmes d'avant-arc sont des zones géologiques complexes et actives, en grande partie sous-marines, qui se développent au-dessus des zones de subduction, entre la fosse de subduction et l'arc volcanique (Dickinson et Seely, 1979; Dickinson, 1995). Plusieurs travaux ont montré que la dynamique de la subduction (direction, vitesse, flexure), la subduction d'aspérités (rugosité de la plaque océanique, rides, volcans), la quantité de sédiments dans la fosse et l'avant-arc, le couplage intersismique entre les plaques, la tectonique de la plaque supérieure et l'histoire de l'arc peuvent exercer un contrôle sur le style structural (accrétion ou érosion) et sur le développement de nombreux systèmes d'avant-arcs (e.g., Le Pichon et al., 1993; Lallemand et al., 1994; Dickinson, 1995; Von Huene et Lallemand, 1990; Clift et Vannucchi, 2004; Fuller et al., 2006; Takano et al., 2013; Martinod et al., 2016; Noda, 2016; Collot et al., 2017). Bien que le soulèvement de l'avant-arc semble étroitement lié à la dynamique de la subduction, les mécanismes à l'origine de la surrection et de la subsidence dans les zones d'avant-arc restent encore mal compris (pendage du slab, chevauchement, sous-placage, érosion basale, subduction d'aspérité et/ou de ride, etc…). La marge andine est l'une des zones de subduction les plus actives au monde, caractérisée par les plus gros séismes jamais enregistrés jusqu'à présent (e.g., Kelleher, 1972 ; Silgado, 1978 ; Kanamori and McNally, 1982 ; Beck and Ruff, 1989 ; Dorbath et al., 1990 ; Barrientos, 2007 ; Perfettini et al., 2010 ; Bilek, 2010 ; Moreno et al., 2010 ; Delouis et al., 2010; Nocquet et al., 2016). La zone d'avant-arc Sud Equateur-Nord Pérou se développe à l'extrémité sud des Andes du Nord à la frontière entre l'Equateur et le Pérou. Cette zone longue de 500 km et large de 170 km en moyenne depuis l'arc magmatique de la Cordillère occidentale, à l'Est, jusqu'à la fosse de subduction, à l'Ouest, constitue un exemple-type de marge continentale active en relation avec la subduction de la lithosphère océanique Nazca sous la lithosphère continentale sud-américaine des Andes du Nord (Dewey et Bird, 1970 ; Silver et al., 1998 ; Graindorge et al., 2004 ; Sage et al., 2006 ; Gailler et al., 2007). Par ailleurs, la zone d'étude subit régulièrement les évènements climatiques extrêmes d'El Niño (e.g., 1998 et 2017) durant lesquels des pluies diluviennes s'abattent en particulier sur les régions côtières (Wells, 1987 ; Ortlieb et Macharé, 1993 ; Vuille et al., 2000). La structure du système d'avant-arc est caractérisé par une succession de sous-bassins en mer et à terre où évoluent du nord au sud, la géométrie de la subduction, la structure de la plaque continentale (terrains océaniques vs continentaux, faille décrochante crustale de Dolores-Guayaquil), et les processus d'érosion et de sédimentation. Les données de surface et de géophysique indiquent que la sédimentation dans l'avant-arc a été compartimentée dans plusieurs dépôts-centres majeurs d'âge Néogène à Quaternaire, distincts par des hauts structuraux compressifs à matériels ophiolitiques et/ou continental métamorphique et granitique (Shepherd and Moberly, 1981; Daly, 1989 ; Espurt et al., 2018). La zone d'étude est aussi caractérisée par la présence de trois fleuves majeurs (Rios Guayas, Tumbes et Chira) drainant les reliefs andins en direction du Pacifique. Ces derniers génèrent une incision majeure à terre, et un remplissage sédimentaire silico-clastique néogène à quaternaire considérable, piégé dans les bassins en mer et à terre, et pouvant dépasser les 4 km d'épaisseur (Shepherd and Moberly, 1981 ; Benitez, 1995 ; Séranne, 1987; Zúñiga-Rivero et al., 1998 ; Deniaud et al., 1999 ; Calahorrano, 2005 ; Witt et al., 2007 ; Peuzin, 2021). Le long de la marge, la sédimentation dans l'avant-arc diminue progressivement. A terre, l'avant-arc présente de nombreux dépôts et marqueurs quaternaires qui ont enregistré le soulèvement récent de la marge et probablement les variabilités climatiques (DeVries, 1988; Séranne, 1987; Pedoja et al., 2006; Darrioulat, 2011). Il existe de nombreuses terrasses marines (Tablazo) et fluviales, et des cônes alluviaux pliocènes et quaternaires perchées qui ont enregistré le soulèvement récent de la marge (DeVries, 1988; Séranne, 1987; Pedoja et al., 2006; Darrioulat, 2011). La cartographie et la datation de ces marqueurs permettront de valider un modèle structural d'évolution compatible avec le contexte tectonique et climatique de la région. Alors que de nombreuses données de sismiques et de forages sont disponibles et que de nombreux marqueurs géomorphologiques existent, peu de modèles structuraux récents et précis ont été proposés pour caractériser la géodynamique de cette zone. L'évolution structurale néogène à quaternaire de cette zone reste globalement peu étudiée à grande échelle et aucune étude n'intègre la totalité des structures terre-mer. Ce projet de thèse est axé sur la géodynamique du système d'avant-arc Sud Equateur-Nord Pérou durant la période Pliocène à Quaternaire. Il permettra de mieux cerner certaines problématiques scientifiques posées par les marges actives en couvrant un large spectre d'aspects disciplinaires fondamentaux, avec une finalité appliquée: - Quelle est l'architecture structurale 2D-3D de l'avant-arc ? - Comment ont évolué les forces tectoniques et gravitaires dans le temps et dans l'espace jusqu'à la déformation active ? - Existe-t-il une variabilité latérale des déformations dans l'avant-arc ? - Quel est l'influence de l'héritage structural et de la sédimentation syn-tectonique sur la propagation de la déformation ? - Comment intégrer la déformation long-terme pour une meilleure estimation de l'aléa sismique ?