Thèse soutenue

Simulation de suspensions non-browniennes concentrées frictionnelles et adhésives en écoulement linéaire ou non-linéaire

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Auteur / Autrice : Michel Orsi
Direction : François Peters
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 02/12/2022
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Physique de Nice
Jury : Président / Présidente : Pascale Aussillous
Examinateurs / Examinatrices : François Peters, Pascale Aussillous, Éric Climent, Romain Mari, Jeffrey F. Morris, Stany Gallier
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Climent, Romain Mari

Résumé

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Nous présentons une méthode de simulation à l'échelle des particules pour les écoulements de suspensions non-Browniennes à faible nombre de Reynolds, basée sur la méthode des domaines fictifs et complétée par des corrections de lubrification de sous-maille. Dans leur forme habituelle, ces corrections font intervenir l'écoulement linéaire ambiant. Dans ce travail, nous déterminons les conditions requises pour éviter de considérer cet écoulement ambiant tout en conservant l'invariance par changement de référentiel, et nous construisons une matrice de correction de sorte que ces conditions soient intrinsèquement présentes. Cette procédure étend l'utilisation correcte de ces corrections aux écoulements non-linéaires. La méthode est validée pour diverses configurations d'écoulement de particules, impliquant quelques particules dans des écoulements linéaires et non-linéaires avec diverses conditions aux limites, ou des suspensions concentrées dans un écoulement de cisaillement simple. Ensuite, nous étudions le rôle des forces d'adhésion dans les suspensions frictionnelles, en faisant varier à la fois l'intensité de l'adhésion et la fraction volumique : après avoir présenté les difficultés liées à la déplétion aux parois et aux bandes de cisaillement, nous montrons que la viscosité relative de la suspension est fonction à la fois de la fraction volumique ϕ et de la contrainte de cisaillement Σ-12. La variation de la viscosité en fonction de ces deux paramètres est bien décrite via une fraction volumique de blocage à condition que celle-ci dépende de la contrainte sans dimension σ* qui s'exprime en fonction de la force d'adhésion entre les particules. La variation de la fraction volumique de blocage en fonction de la contrainte peut être interprétée comme la variation de la contrainte seuil en fonction de la fraction volumique. Cette courbe sépare le plan (ϕ, σ*) en deux régions : une dans laquelle la suspension s'écoule et l'autre dans laquelle elle est bloquée. Dans une dernière partie, nous étudions la migration des particules induite par le cisaillement dans un écoulement de Poiseuille. Dans un tel système, les particules migrent vers le centre du canal, ce qui entraîne le développement d'un gradient de concentration avec l'apparition d'une région centrale où la fraction volumique de blocage, mesurée dans un écoulement de cisaillement simple, peut être dépassée. Le profil de vitesse est donc hautement non-linéaire, à la fois en raison du gradient de pression et du gradient de concentration variant dans le temps, ce qui justifie l'utilisation de la méthode numérique présentée. Nous comparons les résultats à une version modifiée du Suspension Balance Model, confirmant les limites bien connues de ce modèle dans la région centrale. Enfin, nous montrons que les contraintes calculées obéissent à la loi de conservation de quantité de mouvement dans le canal. Ceci confirme le bon comportement de la méthode numérique pour des écoulements non-linéaires.