L'uvre législative et réformatrice du sénateur René Bérenger dans les domaines pénal et pénitentiaire (1875-1915)
Auteur / Autrice : | Guillaume Gonin |
Direction : | Marc Ortolani |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2017 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion (Nice, Alpes-Maritimes ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ÉQUIPE DE RECHERCHE SUR LES MUTATIONS DE L'EUROPE ET DE SES SOCIÉTÉS |
Mots clés
Résumé
L'étude de la Troisième République, dite « République des juristes » , s'avère des plus fécondes pour la mise en perspective des enjeux sociaux et politiques de la législation républicaine. À l'aube de cette nouvelle République, le législateur doit faire face à un chantier législatif d'une ampleur considérable et va pouvoir compter sur quelques personnalités illustres. Parmi elles, un homme se distingue par l'ampleur de son uvre réformatrice : René Bérenger. À travers l'étude de ce personnage, il ne s'agit pas seulement de faire la biographie d'histoire juridique d'un des fondateurs de la République, mais plutôt de l'appréhender comme un prisme au travers duquel on peut étudier l'un des tournants majeurs de la politique pénale et pénitentiaire de la France. Ainsi, se pose la question de savoir en quoi et comment les travaux de René Bérenger ont profondément réformé les mécaniques juridiques des domaines pénal et pénitentiaire, qui sont encore de nos jours, profondément marquées par le républicanisme qu'il incarne. Au regard de sa longue carrière, on constate que l'uvre législative de René Bérenger a réformé de manière conséquente et substantielle les appareils juridiques de répression des crimes et de l'administration pénitentiaire. Ayant intégré pour la première fois la libération conditionnelle et le sursis à exécution dans le droit français, il est un criminaliste exceptionnel, à la fois conservateur et novateur, républicain et catholique, il est un ensemble de paradoxes qui l'érigent pourtant en véritable précurseur de la politique pénale et pénitentiaire moderne. Un homme de l'équité, qui allie sévérité et indulgence, social et pénal pour l'harmonisation d'une société nouvelle dont la nôtre est l'héritière directe. Notre législation pénale est en effet encore largement marquée par l'esprit républicain des « Lois Bérenger ».René Bérenger s'illustre par le fait qu'il est un véritable reflet de la pensée républicaine et ce que l'on pourrait appeler « un homme-ressource » : très sensibles aux préoccupations de son époque, il incarne mieux que quiconque les valeurs de la République opportuniste qui doit faire face à un large chantier pénal et organise une réponse législative sans cesse renouvelée et ayant toujours plus recours aux sciences auxiliaires du droit. Aussi, l'étude de ses travaux s'avère neuve et riche, ainsi qu'au croisement de multiples disciplines des sciences sociales. En effet, l'uvre de Bérenger est celle d'un « homme carrefour » puisqu'il est au croisement des problèmes et des enjeux sociaux de son époque . De même, il est une figure qui rassemble les différentes idées de son ère et qui les emploie à l'élaboration d'une législation rénovatrice de l'appareil judiciaire. Il est aussi un « homme miroir », en ce sens qu'il est un véritable reflet des préoccupations de la République « opportuniste ». Enfin, cette étude permettra aussi d'apporter quelques éclaircissements sur les fondements des problèmes actuels de la répression et de l'administration pénitentiaire, déjà présentes, il y a plus d'un siècle.