Thèse en cours

Développement de la spatialisation en mémoire chez l'enfant

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Auteur / Autrice : Morgane Ftaïta
Direction : Fabien MathyAlessandro Guida
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Bases, Corpus, Langage (Nice ; 2012-....)

Mots clés

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Résumé

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La spatialisation est un processus rendant compte d'une association psychologique entre ordre et espace. Cette spatialisation est opérée par le système cognitif lors de la mémorisation d'une série d'informations verbales. Bien que la spatialisation puisse être retrouvée chez l'animal, sa direction semble être culturellement déterminée par l'orientation du système de lecture et d'écriture. Dans une tâche classique de spatialisation, les occidentaux ont tendance à encoder spatialement à gauche les premiers éléments d'une liste de mots à mémoriser et à droite les derniers. L'effet inverse s'observe chez une population orientale lisant et écrivant de la droite vers la gauche. La spatialisation semble être en lien étroit avec l'apprentissage du langage écrit, notamment parce que ce phénomène est particulièrement détectable lorsque les informations présentées sont verbalisables et qu'il ne se retrouve pas chez une population illettrée. Néanmoins, peu d'éléments issus de la littérature viennent renseigner précisément la question de la trajectoire développementale de ce phénomène et du lien qu'entretient la spatialisation avec l'apprentissage du langage écrit. Ce travail de recherche poursuit plusieurs objectifs. Tout d'abord, il vise à compléter la littérature actuelle sur la spatialisation en proposant l'étude de ce phénomène chez l'enfant. Une telle problématique implique tout d'abord la validation d'une tâche efficiente pour l'adulte, puis la réalisation de diverses manipulations expérimentales pour adapter le protocole à un public plus jeune. Deuxièmement, mes recherches visent à étudier le lien entre la spatialisation et les capacités en lecture et en écriture, interrogeant ainsi la question du lien entre l'apprentissage du langage écrit et le développement d'un traitement spatial de l'ordre en mémoire de travail. La principale hypothèse est que l'émergence de la spatialisation en mémoire serait concomitante à l'acquisition de compétences solides en matière de lecture et d'écriture. Enfin, mes travaux tendent vers l'étude du lien entre la spatialisation et l'apprentissage sériel. Nous proposons notamment de mêler le paradigme mesurant la spatialisation à une procédure d'apprentissage par répétition de type Hebb afin d'évaluer si l'effet perdure, disparait, ou au contraire se renforce lorsque l'information sérielle se consolide en mémoire à long terme. Ce dernier volet d'expérimentations, menées à la fois chez l'adulte et l'enfant, interroge dans une certaine mesure l'importance de la mise en place d'associations entre ordre et espace aux premiers stades de l'apprentissage hebbien. Les résultats apportés par ce dernier volet pourraient trouver leur implication future dans l'étude de la spatialisation chez un public dyslexique, que l'on sait être impacté dans le traitement de l'ordre sériel en mémoire de travail et dans l'apprentissage de type Hebb. Sous l'hypothèse d'un déficit dans l'usage de la spatialisation au moment de l'apprentissage chez cette population, de futures recherches pourraient s'intéresser à la mise en place d'outils de remédiation axés sur un codage spatial de l'information sérielle pour soutenir la prise en charge du trouble dyslexique.