Pratiques de cession et confiage d'enfants au Mali
Auteur / Autrice : | Drahmane Fondo |
Direction : | Silvia Paggi, Toufik Ftaïta |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2017 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés. UPR 3159 (Nice ; 2012-....) |
Résumé
Au Mali, la circulation d'enfants s'inscrit dans une démarche plus large de la circulation des biens culturellement valorisés. L'enfant est considéré comme un moyen de répondre à un besoin de société, gage d'alliance, de création de la filiation, jonction entre les parents biologiques et leurs alliés. Cette pratique diffère selon le milieu et les ethnies présentes au Mali (Bambara, Sarakolé, Soninké, Sénoufo, Dogon, Peulh, Touareg, Sonraï, Maure). Les situations susceptibles de conduire à sa mise en uvre relèvent d'une polyvalence des logiques qui font simultanément appel à un ensemble de systèmes de parenté et à plusieurs types informels de compromis. Dans le cadre du doctorat, ce sujet focalise l'attention sur la ville de Bamako, capitale du Mali, où l'on trouve un nombre important d'enfants confiés, venus d'autres villes, villages et ethnies du pays. Arrivés dans leurs familles d'accueil, beaucoup de ces enfants finissent par prendre d'autres trajectoires : enfants scolarisés, enfants talibés, enfants apprentis, mais aussi enfants dans la rue. Dans notre étude, les pratiques de confiage sont examinées à partir des approches anthropologiques de la parenté montrant comment elles contribuent à consolider des liens de parenté existants et à créer de nouveaux liens de solidarité dépassant le cadre restreint de la parenté. Il s'agit d'abord d'éclaircir le domaine de la parenté, selon la loi du pays mais aussi pour ce qui est des différentes traditions des groupes ethniques concernés, afin de pouvoir ensuite étudier leurs corrélations avec la pratique de confiage et cession d'enfant. Si la loi du pays nous est accessible par des documents écrits, ce n'est pas le cas des pratiques traditionnelles propres aux ethnies présentes à Bamako et concernées par le sujet d'étude: les Bambara, les Soninké, les Sénoufo, les Dogon, les Peulh, les Touareg, les Sonraï, les Maure, et les Sarakolé. Une attention particulière est portée aux enfants confiés se trouvant ensuite dans les rues de la capitale abandonnés à eux-mêmes. Nous émettons l'hypothèse que les transformations sociales en cours dans la moderne société urbanisée soient à l'origine du phénomène des enfants des rues à Bamako.