Thèse soutenue

Financement extérieur et stabilité macroéconomique des pays en développement

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Auteur / Autrice : Grégory Donnat
Direction : Olivier BrunoAnna Tykhonenko
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences economiques
Date : Soutenance le 24/10/2024
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : Droit et Sciences Politiques, Économiques et de Gestion
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche en droit, économie et gestion (Valbonne, Alpes-Maritimes) - GREDEG
Jury : Président / Présidente : Maxime Menuet
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Bruno, Anna Tykhonenko, Maxime Menuet, Gilles Dufrénot, Valérie Mignon, Samuel Guérineau
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Dufrénot, Valérie Mignon

Résumé

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Le rattrapage économique des pays en développement nécessite des fonds considérables. Les difficultés que connaissent ces pays pour mobiliser l'épargne intérieure associée à la faiblesse de leurs recettes fiscales les incitent à se financer à l'étranger au moyen de dons, de prêts ou d'investissements. Cette dépendance extérieure accentue leur vulnérabilité aux chocs économiques. La recrudescence des crises mondiales depuis 2020 ravive l'intérêt du soutien financier apporté par la communauté internationale aux pays en difficulté. Le soutien financier contribue à maintenir un accès aux capitaux étrangers, à renforcer la résilience des économies et ainsi prévenir de nouvelles crises. Aussi, l'objectif de cette thèse est d'étudier les effets, à moyen et long terme, des financements alloués en réponse aux crises, sur les économies en développement.Le premier chapitre propose une approche innovante pour étudier les facteurs explicatifs des financements extérieurs des pays à faible revenu entre 1988 et 2018. Le recours à la procédure bayésienne empirique itérative permet de tenir compte de l'hétérogénéité des pays et d'analyser les dynamiques d'endettement public extérieur, en particulier, après les initiatives de réductions de dette lancées en 1996. L'accumulation de dette publique extérieure a significativement divergé entre les pays à faible revenu, à la sortie des initiatives. L'étude souligne également la nécessité de concevoir, dans le contexte actuel, des restructurations de dette adaptées aux pays en difficulté de paiement.Les chocs macroéconomiques qui affectent les économies, ainsi que les réductions de dette accordées, entraînent de fortes variations des niveaux de dette publique, lesquelles influent sur les mouvements du taux de change réel. Le deuxième chapitre appréhende la relation non linéaire, à long terme, entre la dette publique extérieure et le taux de change réel sur la période 1975-2017. Par la suite, nous identifions un ratio d'endettement public par rapport au PIB qui minimise les fluctuations du taux de change réel pour chaque pays. L'analyse montre que la capacité des pays à recourir à l'emprunt extérieur pour garantir la stabilité macroéconomique est particulièrement limitée.Enfin, les facilités octroyées par le FMI et les investissements privés peuvent suppléer un accès restreint aux prêts étrangers. Le troisième chapitre évalue la capacité des programmes du FMI à attirer des investissements non générateurs de dette entre 1985 et 2021. L'estimation par la méthode des variables instrumentales met en évidence une relation positive entre les programmes du FMI à moyen terme et les flux entrants d'IDE, caractérisés par des investissements soutenus, susceptibles de développer de nouvelles activités et créer des emplois.En somme, cette thèse met en évidence les atouts des financements extérieurs mobilisés en réponse aux crises, qu'il s'agisse des annulations de dette ou des crédits octroyés par la communauté internationale, afin de maintenir un accès des pays aux capitaux étrangers nécessaires à leur développement. Elle souligne également le risque de renouer avec des trajectoires d'endettement insoutenable, de subir une instabilité du taux de change réel, sans garantie d'attirer des investissements propices à la diversification de ces économies.