Thèse en cours

Les animaux qui mordent et qui piquent, de Théophraste à Galien (IVe siècle av. J.-C. - IIIe siècle ap. J.-C.)

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Auteur / Autrice : Anaelle Broseta
Direction : Arnaud ZuckerDidier Marcotte
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues et littératures anciennes
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : SHAL - Sociétés, Humanités, Arts et Lettres
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CULTURES ET ENVIRONNEMENTS. PRÉHISTOIRE, ANTIQUITÉ, MOYEN-AGE

Résumé

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Cette thèse doit son titre à l'opuscule de Théophraste Sur les animaux qui mordent et qui piquent (Περὶ δακετῶν καὶ βλητικῶν), premier ouvrage de langue grecque dédié aux bêtes à venin, mais qui reste négligé, voire oublié, par les Modernes : on peut y voir, pourtant, l'acte fondateur de la tradition iologique, c'est-à-dire de la spécialité médicale intéressée aux venins et aux poisons, dont la fortune, dès lors, ne se dément pas de toute l'Antiquité. C'est à cette tradition, envisagée sur le temps long des époques hellénistique et impériale, dans le corpus littéraire grec, mais aussi latin, qu'est consacrée notre recherche, située au carrefour de l'histoire de la médecine et de l'étude des animaux. L'objectif est de mieux comprendre l'engouement des médecins pour la question des venimeux et, plus précisément, de décrire le rapport qui, dans le corpus iologique, unit étroitement l'animal, le venin et la maladie. Ce dessein général se décline en trois temps. (1) Une première étape considère, de manière systématique, la série de transferts, de métaphores et d'analogies qui tendent à assimiler la bête venimeuse (θηρίον) à une maladie, par son nom, son caractère et sa physiologie. (2) On s'interroge ensuite sur la cause de la confusion, autrement dit sur la possibilité d'une étiologie commune, pour les Anciens, à ces deux phénomènes pathologiques que sont l'envenimement et la morbidité. Certaines maladies, de fait, sont décrites comme des envenimations : c'est ainsi que la rage, élément emblématique de la réflexion iologique, permet à la médecine d'élaborer un premier concept d'infection. (3) On se penche enfin sur les expériences et les techniques qui lient la science des venins au savoir médical, ancrant dans la pratique le rapprochement entre venins et maladies : le cas de la teinture, où la progression du colorant évoque celle du venin ou de la maladie dans le corps, pourra retenir l'attention. Le corpus étudié pour cette enquête va de Théophraste à Galien, avec quelques incursions vers des époques plus tardives. Il inclut un bon nombre de textes d'accès difficile, que nous présentons dans les annexes, accompagnés d'une traduction française et d'un commentaire philologique.