Écrire avec les Affamées, manières de (se) nourrir dans la littérature contemporaine
Auteur / Autrice : | Estelle Benazet |
Direction : | Odile Gannier, Jean-Philippe Imbert |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Création Littéraire |
Date : | Inscription en doctorat le 15/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Cette recherche s'intitule : Écrire avec les Affamées, manières de manger dans la littérature contemporaine, et est motivée par la question suivante : quelles formes prennent les représentations des femmes qui mangent ou ne mangent pas ? Qu'elle retienne son désir (Violette Leduc, L'Affamée, 1948), qu'elle leurre sa faim en comptant les grains de café ou en suçant des glaçons (Violette Leduc, La Femme au petit renard, 1965), qu'elle s'affame à cause d'une grande empathie envers les aliments dans lesquels elle se reconnaît (Margaret Atwood, La Femme comestible, 1969), qu'elle tente de maîtriser la vie et la mort, en goûtant et cuisinant (Maryse Condé, Victoire, les saveurs et les mots, 2006) qu'elle mâche, recrache, vomisse pour disparaître (Noëlle Châtelet, Histoire de bouches, 1986), ou qu'elle dévore, voulant transformer son corps en armure (Roxane Gay, Hunger, 2019), ou même, qu'elle tue en plantant ses dents dans le corps de son compagnon (Meurtrière, Gayl Jones, 1977)... Pour la figure de l'Affamée, dans toutes ces situations se nourrir s'apparente à un combat. Pourquoi la figure de l'Affamée est-elle liée à des récits révélant l'exercice du pouvoir ? Dans quelle mesure ces récits peuvent-il ouvrir la voie vers une émancipation ? À partir d'un corpus contemporain écrit uniquement par des femmes, nous établirons une typologie des Affamées. Que nous racontent ces manières de manger ? Que mangent-elles, comment, dans quelle situation, quel espace ? Comment leurs corps s'en trouvent-ils transformés ? Quels sentiments les traversent : joie, honte, désir, pensées meurtrières ? Ces façons de s'alimenter sont-elles liées au genre féminin qui leur a été assigné ? En quoi ces actes sont-ils un moyen de survivre à une oppression et de répliquer ?