Pratiques artistiques et Trouble du spectre de l'autisme (TSA) :Une recherche en art sur et depuis une approche autistique du monde.
Auteur / Autrice : | Annick Naour |
Direction : | Eric Valette, Luc Vandromme |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Arts : Arts plastiques |
Date : | Inscription en doctorat le 25/11/2021 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CRAE Centre de recherche en Arts et Esthétique |
Mots clés
Résumé
Cette thèse en arts plastiques explore les concepts se rapportant aux particularités autistiques d'un point de vue scientifique et esthétique, c'est-à-dire dans leur rapport à la recherche et au sensible. La recherche en art s'imprégnera plastiquement des particularités sensorielle, motrice, fonctionnelle et cognitive du trouble du spectre de l'autisme, variables en intensité, en nombre et changeantes avec le temps. Les concepts du TSA seront exposés par le biais de mon objet d'étude : les artistes autistes. La méthode sera celle de la recherche-création où l'étude en atelier viendra nourrir et relayer une investigation théorique qui croisera l'esthétique, l'histoire de l'art, les écrits d'artistes, la psychologie et les neurosciences. Je me placerai à la croisée de ces différents champs depuis les trois points de vue qui caractérisent ma position : chercheuse en arts plastiques, artiste et personne autiste. La corrélation, entre les pratiques artistiques et les particularités autistiques sera l'objet d'étude principal de mon expérimentation et de ma recherche. Les troubles autistiques ne seront pas envisagés comme une maladie ou une déficience, mais comme une manière différente d'appréhender le monde. Mon hypothèse de recherche est que cette différence peut venir croiser la singularité des approches proposées par les artistes, et inversement qu'une pratique artistique conduite par une personne autiste est susceptible de proposer une appréhension nouvelle du monde. Pour qu'une étude scientifique puisse voir le jour, il me sera nécessaire d'expliquer le protocole à mes interlocuteurs et futurs « objets de recherche ». Mes réalisations exposeront la neurodiversité à travers des notes, des informations et des documents collectés. La recherche scientifique expérimentale et théorique s'efforcera de s'implémenter dans une pratique artistique de l'ordre du sensible, et même de l'hypersensible. Si l'artiste autiste est la figure de cette thèse, il s'agit moins de l'étudier d'un point de vue sociologique ou anthropologique à travers l'histoire de l'art, que d'user de ses particularités, de son atypisme et de sa plasticité au travers de ces différentes combinaisons uniques, de signes observables. L'artiste autiste s'exposera d'une manière différente de celle représentée jusqu'à présent dans l'histoire de l'art, où il est le plus souvent relégué dans un genre, comme l'art brut ou l'art outsider. L'atypisme des autistes est une richesse qui s'exprime à travers des particularités plastiques qui témoignent du concept même de neurodiversité. Ces pratiques artistiques analysées exposeront l'envers du bizarre, du weird, de l'atypisme et décriront des identités, non pas hors-norme, exclues du seuil de la normalité mais intégrées à une neurodiversité. C'est donc toute la méthodologie de la recherche scientifique qui sera à l'étude sous l'angle de ma pratique artistique et qui aura comme objet les pratiques artistiques des personnes présentant le trouble du spectre de l'autisme (TSA), un trouble neurodéveloppemental décrit dans le Manuel diagnostic des troubles mentaux DSM-V, qui se caractérise par la dyade autistique que sont les interactions sociales et la communication, et des comportements, des activités et des intérêts restreints ou répétitifs. En confrontant l'invisibilité de ce handicap avec la représentation d'une pratique artistique ; l'autiste s'expose.