Déterminant de la taille des génomes chez les animaux: impact des éléments transposables et de la taille des populations
Auteur / Autrice : | Alba Marino |
Direction : | Benoit Nabholz |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | EERGP-Biologie et Ecologie Evolutives |
Date : | Inscription en doctorat le 11/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ISEM - Institut des Sciences de l'Evolution -Montpellier |
Equipe de recherche : Phylogénie et Évolution Moléculaire |
Mots clés
Résumé
La taille du génome (GS) des métazoaires varie de 6000 fois. Cette variation est principalement due à la quantité d'ADN non codant (ADNnc), dont les éléments transposables (ET) sont des composants majeurs. En 2007, Michael Lynch a formalisé l'hypothèse du risque mutationnel (MHH), selon laquelle l'ADNnc est supposé s'accumuler de manière presque neutre, c.a.d. en fonction de l'efficacité respective de la sélection et de la dérive génétique. L'équilibre entre ces deux forces peut être estimé par la taille effective de la population (Ne), qui est en corrélation inverse avec l'intensité de la dérive génétique. En conséquence, on s'attend à ce que les organismes à faible Ne aient des génomes plus grands en raison des insertions des ET légèrement délétères qui se fixent aléatoirement, tandis que les organismes à Ne élevé sont censés conserver des génomes plus petits en raison de l'efficacité de la sélection contre les ET. En résumé, une corrélation négative globale est attendue entre GS et Ne. Alors que la MHH a été proposée pour expliquer l'émergence des différentes architectures génomiques des groupes vivants éloignés les uns des autres, certaines études testant l'effet de la variation de Ne sur la GS et le contenu en ET à une échelle phylogénétique plus petite ont donné des résultats contradictoires, qu'ils soutiennent ou non la MHH. En outre, les données originales ne se sont pas révélées robustes à l'inertie phylogénétique. La question s'est donc posée de savoir si ce concept général pouvait s'appliquer de la même manière pour expliquer des schémas de divergence de GS et de teneur en ET à échelles évolutives plus ou moins larges. Dans une première phase, une méta-analyse utilisant des génomes de vertébrés, d'insectes et de mollusques a été réalisée afin d'évaluer si la GS est effectivement principalement déterminé par la variation du contenu en ET, et de tester l'effet de Ne sur la variation de la GS et du contenu en ET dans l'ensemble d'espèces métazoaires. Dans une deuxième phase, l'effet de Ne sur la variation de la GS et des TE est examiné au sein de plusieurs taxons d'espèces étroitement apparentées. Cette deuxième approche permettra de tester la MHH sur des ensembles d'espèces indépendantes à des échelles de temps plus courtes, où les facteurs de confusion sont moins susceptibles de se superposer à l'effet de la dérive génétique. Les papillons machaon (famille des Papilionidae), les mouches drosophiles, les oiseaux passereaux, les fourmis eusociales et les isopodes Asellidae sont taxons appropriés pour cette analyse car ils présentent des GS ou des Ne contrastés. Parallèlement à la caractérisation du contenu en ET dans ces groupes, les contributions de la délétion et de la recombinaison ectopique induite par les ET seront également évaluées en tant que facteurs mécaniques supplémentaires qui peuvent affecter la variation de la GS.