Thèse en cours

Valoriser le bois d'œuvre extrait du bâti existant. 
Études des processus d'évaluation, de récupération et d'appropriation.

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Auteur / Autrice : Maxence Lebosse
Direction : Gilles Halin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'architecture
Date : Inscription en doctorat le 11/01/2022
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale IAEM Lorraine - Informatique, Automatique, Électronique - Électrotechnique, Mathématiques de Lorraine (1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Modèles pour l'Architecture et le Patrimoine

Résumé

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La récupération, puis la réutilisation du bois d'œuvre à l'issue de la déconstruction d'un ouvrage ne sont pas des démarches nouvelles en Europe. Elles se sont marginalisées au tournant du 20e siècle, du fait notamment de l'adoption de produits industriels standardisés. Et, de par l'expansion des activités de recyclage, d'enfouissement ou d'incinération. En ce début de 21e siècle, ces démarches tendent à se renforcer en réaction à des enjeux écologiques qui mettent à l'épreuve la persistance des pratiques du secteur de la construction. Ces démarches sont néanmoins réinvesties dans un contexte sociotechnique qui s'est complexifié. L'évolution, des normes et des réglementations qui ont vocation à améliorer la qualité des ouvrages, invite à élever le niveau informationnel des matériaux d'occasions par rapport aux matériaux neufs. C'est néanmoins dans ce contexte que, depuis les années 2010, des opérations exemplaires se multiplient et s'institutionnalisent. Elles sont conjointement soutenues par l'essor d'un marché de revalorisation et de commercialisation, dit du réemploi. Et, par la consolidation de méthodes et d'outils de quantification et de qualification de ces ressources. 
 Cette thèse étudie le processus de réutilisation du bois d'œuvre. C'est-à-dire, les activités engagées pour en parfaire l'évaluation, l'extraction et l'appropriation de pièces de charpente dans l'environnement bâti. 
Notre démarche de recherche exploratoire s'est appuyée sur: des observations effectuées sur chantier, l'examen du discours des acteur.ice.s concerné.e.s, des expérimentations de diagnostic, de numérisation, comme de remise en œuvre. Et, par l'analyse d'un corpus documentaire couvrant l'ensemble du processus. Avec pour problématique les modalités d'articulation des activités qui permettent de préserver l'intégrité des ressources bois. Nous observons en particulier ce processus par le prisme de la numérisation. En France, au début des années 2020, cette dernière est essentiellement portée par des entreprises privées. Elles accompagnent les maitrises d'ouvrages et d'œuvres en s'appuyant sur un panel d'outils métiers développés en interne et parfois mis sur le marché. Cependant l'adoption et la maitrise de ces nouveaux outils, et des pratiques qui les mettent en œuvre ne sont ni systématique ni uniforme. L'usage détourné d'outils préexistants apparait récurrent et prédominant. Il s'inscrit dans la continuité de démarches particulières ancrées dans le macrocosme de la gestion des déchets et non celui des ressources. En conséquence nous remarquons que les diagnostics des bâtiments à déconstruire produisent des données parfois peu exploitables. Limitant par répercussion l'orchestration du processus de valorisation et l'évaluation de ses performances. Si ce travail traite du bois d'œuvre, il ne s'y restreint pas. Une porosité existe avec d'autres types de matériaux en bois, mais aussi plus largement avec d'autres matériaux de construction. Nos ressources documentaires s'ouvrent à des exemples internationaux et interdisciplinaires. Et ce, afin de mettre en perspective le sujet de la réutilisation du bois et son processus au sein, de la filière forêt-bois, et de contextes socioéconomiques variés. C'est notamment au regard des pratiques anglo-saxonnes que se renforce l'étude du concept de valeur. Qu'elles soient d'ordre, esthétique, historique, mécanique ou écologique, elles participent à définir les valeurs économiques et d'usage, et caractérisent ensemble les pièces d'un gisement bois. Cette théorie, que nous estimons articulatoire au sein du processus de valorisation des matériaux, nous invite à reconsidérer l'utilisation et le développement d'outils numériques. Voire, ceux d'infrastructures permettant d'assister et de faciliter l'identification, la description et l'exploitation de ces données. Afin, d'optimiser et systématiser la valorisation des ressources bois, tout en limitant la dégradation de leur intégrité, induit par la remise en circulation.