Thèse en cours

Ciblage des méthyltransférases d’ADN et dissociation de leurs complexes protéiques dans les cancers

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 12/12/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Jean-Maxime Besson
Direction : Marie Lopez
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Ingénierie Biomoléculaire
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 12/12/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IBMM - Institut des Biomolécules Max Mousseron
Equipe de recherche : A1. Glycochimie et Reconnaissance Moléculaire
Jury : Président / Présidente : Mélanie ETHèVE-QUELQUEJEU
Examinateurs / Examinatrices : Marie Lopez, Elise Dumont, Gilles Guichard
Rapporteurs / Rapporteuses : Elise Dumont, Gilles Guichard

Résumé

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La recherche de nouveaux anticancéreux est l’un des enjeux majeurs du XXIème siècle dû à un manque d’efficacité, de sélectivité des thérapies actuelles et de l’apparition de nombreuses résistances aux traitements. Dans ce cadre, de nouvelles thérapies sont en voie de développement consistant à cibler des caractéristiques spécifiques des cellules cancéreuses. Parmi elles, les dérégulations épigénétiques et notamment la dérégulation de la méthylation de l’ADN, sont particulièrement étudiées. En effet, les cellules cancéreuses présentent une hypométhylation globale de l’ADN et une hyperméthylation de certains sites spécifiques, impliquée dans la formation et prolifération tumorales. En effet, une hypométhylation globale de l’ADN est intimement lié à de l’instabilité chromosomique ainsi qu’à l’expression d’oncogènes alors que l’hyperméthylation localisée sur les zones promotrices des gènes suppresseurs de tumeurs mènent à leur répression. Lors de la méthylation de l’ADN, divers acteurs rentrent en jeux : (i) les méthyltransférases d’ADN (DNMT), (ii) le donneur de méthyle (S-adénosyl-L-méthionine, SAM) et (iii) le substrat cytidine de l’ADN. Par ailleurs, il est établi que les DNMT agissent au sein de complexes protéiques et que certains de leurs partenaires (UHRF1, DNMT3L) sont garants de leur activité. À ce jour, deux inhibiteurs de DNMT (DNMTi) nucléosidiques (5-azacytidine, Vidaza ® et 5-azadésoxycytidine, DacogenTM) ont reçu une autorisation de mise sur le marché pour le traitement des syndromes myélodysplasiques et des leucémies aiguës. Cependant, malgré leur activité antitumorale intéressante, ces analogues de nucléoside présentent une instabilité chimique et une forte cytotoxicité impliquant une utilisation à faible dose, due à leur nécessité d’incorporation dans l’ADN. C’est la raison pour laquelle ils sont, à ce jour, utilisés quasi-exclusivement en combinaison. De ce fait, de nouvelles classes d’inhibiteurs non nucléosidiques font l’objet de nombreuses recherches. Notamment, GlaxoSmithKline (GSK) a développé une famille d’inhibiteurs sélectifs à la DNMT1 présentant des propriétés d’inhibition enzymatique proches du nano molaire. Au sein de l’équipe, le groupe du Dr Marie Lopez a précédemment développé une famille de flavanones, les 3-bromo-3-nitroflavanones, possédant des propriétés d’inhibition enzymatique intéressantes mais une activité cellulaire, insuffisante et une faible stabilité, ne permettant pas d’envisager des études cliniques. L’équipe du Dr Paola B. Arimondo a développé une famille d’analogues de bisubstrat qui ont montré des propriétés d’inhibition enzymatique intéressantes mais une faible solubilité en milieu biologique qui freine la mise en application de ces molécules. Dans ce cadre, de nouvelles stratégies de ciblage sont en voie de développement et notamment la dissociation des complexes protéiques des DNMT. En effet, les travaux de l’équipe du Dr Pierre-François Cartron ont montré que la dissociation spécifique de certains complexes protéiques des DNMT menait à un effet antitumoral intéressant ainsi qu’à une resensibilisation aux traitements actuels. Ainsi, ce projet propose d’agir simultanément sur deux mécanismes impliqués dans les processus de méthylation de l’ADN en développant des inhibiteurs bifonctionnels plus spécifiques comportant d’une part un motif DNMTi, permettant l’inhibition directe des DNMT et d’autre part un motif peptidique, identifié via l’utilisation d’une intelligence artificielle Alphafold Multimer, conduisant à la dissociation des complexes protéiques cruciaux pour l’activité de ces enzymes. Ces inhibiteurs bifonctionnels, appelés « Peptide-Drug Conjugates », permettront d’augmenter considérablement la sélectivité des inhibiteurs de DNMT utilisés grâce aux ciblages de complexes protéiques spécifiques.