Le baron Taylor, voyageur en Orient. Politique, circulations, représentations. Premier XIXe siècle

Baron Taylor, traveler in the Orient. Politics, circulations, representations. First 19th century

• Auteur / Autrice : Frédéric Fradet
• Direction : Sylvain Venayre
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
• Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Culture(s) Italie Europe

Mots clés

Mots clés libres

1814-1830 Restauration

Représentations

Orientalisme

Récit de voyage

Orient

Altérité culturelle

1814-1830 French Restoration

Representations

Orientalism

Travel story

East

Cultural otherness

Résumé

Les voyageurs ont pris une part active, sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, à la Question d'Orient. Le baron Taylor (1789-1879), artiste, dramaturge, archéologue, a compté parmi eux, principalement à partir des missions qu'il a menées entre 1823 et 1843. Ses parcours, dans la filiation de l'Itinéraire de Paris à Jérusalem, et de Jérusalem à Paris de Chateaubriand, participent à la définition du « voyage romantique ». Les représentations théâtrales, réalisées ou promues par Taylor, ont constitué une première surface de projection vers l'Orient. Dans un second temps, Taylor a voyagé dans ces contrées représentées sur la scène pour, dans un troisième et dernier temps, en rendre compte par ses écrits et ses dessins. Des circulations, savantes autant que politiques, ont été nécessaires afin qu'aux représentations puissent se succéder ces voyages et ces rendus éditoriaux. Elles ont été possibles grâce à une pluralité d'acteurs : compagnons d'études et de voyages, interlocuteurs occidentaux et orientaux, tutelles… Comment une pareille constellation relationnelle peut-elle contribuer à définir une temporalité spécifique à ces voyages ? Grâce aux sources mobilisées autour de cette « constellation Taylor », en associant les dynamiques matérielles (aspects militaires, archéologiques, muséographiques) aux processus d'appropriation intellectuelle (l'Orient comme espace de projection), nous pouvons aller plus loin dans la dénomination de ces deux décennies que la mention d'un « impérialisme informel ». Au moyen d'un plan diachronique où nous divisons la période des monarchies censitaires en trois parties (un moment cryptique, où le déchiffrement de l'histoire et des hiéroglyphes est à leur balbutiement ; un moment herméneutique, où les voyageurs déchiffrent le passé et sont des acteurs d'une période révolutionnaire qui culmine en 1830 ; enfin un moment de conquêtes, d'utopies, et de mises en forme « littéraires » des missions scientifiques et artistiques), nous sommes à même de montrer comment les voyageurs orientalistes ont caractérisé cette époque. Ils en ont fait l'âge des pèlerinages impériaux, et des utopies coloniales.

Anglais Under the Restoration and the July Monarchy, travellers played an active role in the Eastern Question. Baron Taylor (1789-1879), artist, playwright and archaeologist, was one of them, mainly through the missions he led between 1823 and 1843. Following in the footsteps of Chateaubriand's l'Itinéraire de Paris à Jérusalem, et de Jérusalem à Paris, his journeys contributed to the definition of the ‘Romantic voyage'. The theatrical performances that Taylor directed or promoted provided an initial projection of the Orient. In a second phase, Taylor travelled to the countries represented on stage and, in a third and final phase, gave an account of them in his writings and drawings. Both scholarly and political circulations were necessary in order to ensure that these journeys and publications could be followed by performances. They were made possible by a wide range of players: fellow students and travellers, Western and Eastern interlocutors, guardians, etc. How could such a constellation of relationships help to define a specific temporality for these journeys? Thanks to the sources mobilised around this ‘Taylor constellation', by associating the material dynamics (military, archaeological and museographic aspects) with the processes of intellectual appropriation (the Orient as a space of projection), we can go further in describing these two decades than the mention of ‘informal imperialism'. By means of a diachronic plan in which we divide the period of the censal monarchies into three parts (a cryptic moment, when the deciphering of history and hieroglyphics was in its infancy; a hermeneutic moment, when travellers deciphered the past and were actors in a revolutionary period that culminated in 1830 ; finally, a time of conquests, utopias and the ‘literary' shaping of scientific and artistic missions), we are in a position to show how Orientalist travellers characterised this period. They made it the age of imperial pilgrimages and colonial utopias.