Thèse en cours

La ségrégation mitochondriale durant la neurogenèse des vertébrés : un régulateur du destin différentiel des cellules filles d'un progéniteur neural se divisant selon un mode de division asymétrique

FR  |  
EN

Accès à la thèse

AttentionLa soutenance a eu lieu le 11/10/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Benjamin Bunel
Direction : Evelyne Fischer
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie cellulaire et développement
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 11/10/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie de l'École normale supérieure (Paris ; 2010-....)
Equipe de recherche : Division cellulaire et neurogenèse
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Piotr Topilko
Examinateurs / Examinatrices : Evelyne Fischer, Fabienne Pituello, Alessandra Pierani, Alexandre Baffet, Manuel Thery
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabienne Pituello, Alessandra Pierani

Résumé

FR  |  
EN

Le système nerveux central des vertébrés est constitué de nombreux types de cellules qui se développent à partir d’un réservoir limité de cellules souches neuroépithéliales. La neurogenèse est processus dynamique basé entre autres sur une transition séquentielle de modes de division des progéniteurs neuraux. En premier lieu des divisions prolifératives symétriques (SYM) accroissent le pool de progéniteurs, puis des divisions neurogéniques asymétriques (ASYM) permettent de maintenir le pool de cellules souches et de produire des cellules engagées dans une voie de différentiation. Enfin, les progéniteurs produisent deux neurones lors d’une division terminale (TERM). Les divisions asymétriques sont centrales au processus de neurogenèse, créant une balance entre auto-renouvellement et production de neurones. Lors d’une division asymétrique, il est admis que l’asymétrie est intrinsèque à la cellule progénitrice en division avec une répartition inégale de déterminants de l’identité cellulaire. Les recherches visant à identifier ces déterminants se sont principalement concentrées sur la distribution asymétrique de protéines individuelles. Toutefois, la ségrégation inégale des organelles cellulaires complexes fait désormais l'objet de plus d'attention. Parmi ces organelles, les mitochondries et leur distribution mitotique ont émergé comme des régulateurs clés du destin cellulaire dans certaines cellules souches non neurales. Mon projet de thèse avait pour objectif de déterminer si la ségrégation mitochondriale pouvait constituer un déterminant de l’identité cellulaire dans les progéniteurs neuraux. Pour ceci j’ai 1) caractérisé et challengé la ségrégation des mitochondries durant la mitose des progéniteurs neuraux au cours du processus de neurogenèse puis j’ai (2) exploré l'impact fonctionnel d’une asymétrie mitochondriale forcée sur les cellules filles en me focalisant sur leur identité. Pour étudier la distribution mitochondriale durant la mitose, j’ai utilisé une stratégie d’imagerie en live des divisions des progéniteurs neuraux, couplée à une électroporation de constructions mitochondriales fluorescentes. Cette imagerie en live est réalisée sur des tubes neuraux d’embryon de poulet disséqués et montés à plat, permettant l’accès à la surface apicale du tube neural où se produisent les divisions. J’ai montré que la distribution mitochondriale pendant la mitose varie d'égale à inégale avec une fréquence cohérente avec celle des divisions SYM et ASYM au cours du développement. Ces résultats ont été renforcés par une augmentation de la fréquence de distribution inégale des mitochondries dans une population enrichie en progéniteurs effectuant des divisions ASYM. De plus, favoriser ou retarder les divisions neurogéniques a respectivement augmenté et diminué la distribution inégale des mitochondries. A l’échelle cellulaire, le suivi du destin en direct des paires de cellules sœurs a montré une distribution mitochondriale inégale lors de la plupart des divisions ASYM. De façon intéressante, le plus petit pool mitochondrial était hérité préférentiellement par le futur neurone. Ces expériences de suivi m’ont aussi permis de montrer que lors de divisions SYM et TERM, la distribution mitochondriale était égale. Finalement, l’utilisation d’outils chémo-géniques ligand-dépendant (CATCHFIRE) m’a offert la possibilité de manipuler transitoirement le transport mitochondrial afin de forcer une distribution inégale des mitochondries dans les progéniteurs prolifératifs. J’ai alors montré qu’induire une asymétrie de répartition des mitochondries était suffisante pour modifier l'identité des cellules filles avec la cellule fille héritant du plus petit pool de mitochondries devenant un neurone. Dans l’ensemble, les résultats obtenus suggèrent fortement que la ségrégation inégale des mitochondries constitue un déterminant de l’identité cellulaire et fournissent un nouvel aperçu des rôles régulateurs des mitochondries au cours du développement neural.