Thèse en cours

Participer, pour quoi faire ? Les effets de la participation citoyenne sur l'action collective. Le cas de Montaud, village métropolitain

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Auteur / Autrice : Flore Serayssol
Direction : Dominique CrozatKhedidja Mamou
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : ARCHITECTURE spécialité Aménagement
Date : Inscription en doctorat le 01/03/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier Paul-Valéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ART-DEV - Acteurs, Ressources et Territoires dans le Développement

Résumé

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Ces dernières années, des dispositifs participatifs institutionnels, issus d'une longue histoire évolutive des démocraties, se multiplient (Bacqué et Biewener 2013; Carrel, Neveu, et Ion 2009; Habermas, Ferry, et Schlegel 1987; Marx 2019; Wuhl 2009). Ils ont notamment pour objectif d'associer les habitants aux changements (Dubedout 1983) de la gestion institutionnelle, des enjeux sociaux et de la politique (Bacqué et Mechmache 2013:15). Mais notons qu'ils peinent à prendre en compte sérieusement la demande sociale et les rapports de force perdurent. En témoignent les évènements politiques de ces dernières années, tels que la réforme des retraites (Masson 2020). L'énergie investie par ces citoyens pour se mobiliser, s'organiser, débattre et construire un discours collectif et cohérent dans le but de réorienter le « cap politique » (Stiegler 2020), a violemment été censurée par le 49-3. Aussi, l'avènement des dispositifs participatifs n'a pas résolu la dichotomie entre les citoyens et institutions. Une partie des citoyens français exprime encore une demande forte de participer réellement (Beaudet 2011; Lefebvre et al. [1967] 2009). L'espérance déçue (Blondiaux et Fourniau 2011:22) et la frustration face au mépris politique (Honneth et al. 2008) amènent donc au fameux discours commun : «la participation ne marche pas !». En partant de ce constat d'échec, la thèse propose notamment d'explorer cette question qui paraît simple : « qu'est-ce qu'une participation « qui marche » ? » et qui pourtant ne l'est pas. Les travaux autour de la participation citoyenne se réalisent dans des « bibliothèques séparées » (Blondiaux et Fourniau 2011). Chaque domaine de recherche touché par ce sujet (politique, sociologie, urbanisme, etc.) y va de ses propres définitions, postulats, paramètres et méthodes d'analyse. Par conséquent, il est difficile pour les sciences de se mettre d'accord sur la définition collégiale de la réussite ou de l'échec de la participation citoyenne (Mazeaud, Sa Vilas Boas, et Berthomé 2012). L'enjeu scientifique, et finalement transdisciplinaire, porte en réalité sur l'étude des effets de la participation sur la situation1 (Zask 2008) étudiée. Alors, à la question « qu'est-ce qu'une participation qui marche ? », nous soutenons que « cela dépend de la situation », et par « situation » nous sollicitons un regard socio-ethnographique, c'est-à-dire une analyse par l'action collective (Lascoumes et Le Galès 2018). Ainsi, nous gageons que la situation des acteurs impliqués dans l'action publique participative influence les effets participatifs et c'est l'appréhension située des effets de la participation citoyenne qui construit le récit de l'échec ou de la réussite. Pour ce faire, cette thèse se propose d'analyser la situation singulière d'une ruralité métropolitaine, c'est-à-dire le village de Montaud (commune de la métropole montpelliéraine). L'enquête menée porte sur quatre projets d'action publique participatifs touchant à la thématique de l'aménagement de l'espace.