Caractérisation expérimentale et modélisation de la dispersion atmosphérique en vent faible et en milieu bâti.
Auteur / Autrice : | Hanane Bounouas |
Direction : | Yelva Roustan |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences et Techniques de l'Environnement |
Date : | Inscription en doctorat le 29/11/2021 |
Etablissement(s) : | Marne-la-vallée, ENPC |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEREA |
Mots clés
Résumé
En situation de vent faible (correspondant à un vent inférieur à environ 2 m/s à une hauteur de 10 m), les processus habituels de dispersion (transport par le vent moyen et diffusion par la turbulence) sont fortement réduits, et laissent ainsi une place prépondérante à d'autres mécanismes comme le méandrement qui se traduit par une oscillation basse fréquence de la direction du vent. Par ailleurs, ces situations s'accompagnent souvent d'une stratification thermique assez marquée (à dominante stable en vent calme). Les propriétés de la turbulence sont fortement modifiées, à la fois dans la distribution spectrale et dans la décomposition dans les 3 directions de l'espace. La dispersion en vent faible est dominée non plus par une large gamme de tailles de structures turbulentes comme c'est le cas habituellement, mais par seulement quelques grandes structures horizontales. La turbulence prend souvent un caractère intermittent qui, combiné avec le méandrement, peut engendrer des variations brutales de la concentration de polluants en un point donné. Toutes ces modifications rendent plus complexe la modélisation à la fois de l'écoulement et de la dispersion de polluants. Enfin, le cadre théorique généralement utilisé pour modéliser la couche de surface atmosphérique (théorie de similitude de Monin-Obukhov), déjà mis en difficulté dans les cas de forte stratification thermique, n'est plus valide aux très faibles vitesses. Des adaptations des modèles de dispersion aux vents faibles ont été proposées dans la littérature, notamment pour les modèles lagrangiens, pour lesquels il est nécessaire de prendre en compte le comportement particulier de la fonction d'autocorrélation des composantes de la vitesse. Des adaptations méthodologiques ont également été proposées dans l'application d'un modèle de CFD, consistant à combiner plusieurs simulations stationnaires pour prendre en compte la variabilité de la direction du vent. L'amélioration de la compréhension et de la modélisation des situations de vent faible se heurte aux difficultés de caractérisation expérimentale. En effet ces situations ne peuvent pas être reproduites en soufflerie en raison des difficultés liées à la sensibilité à de faibles perturbations, au maintien d'une stratification thermique, et au respect des règles de similitude. D'autre part, au plan international, peu de campagnes de mesures sur site ont été réalisées pour ce type de conditions, notamment en milieu bâti pour lequel les jeux de données existants ne permettent de couvrir que partiellement les situations de vent faible et stratifications thermiques associées. Partageant ce constat, l'IRSN et EDF ont décidé d'engager le montage d'un partenariat visant à organiser, réaliser et analyser des campagnes de mesures conjointes de vent, turbulence et de dispersion d'un traceur passif (hélium) en présence de bâtiments, avec un focus particulier sur les situations météorologiques de vent faible. L'objectif est de couvrir à la fois les cas de stratification stable et les cas convectifs. Le choix du site s'est porté sur le SIRTA (Site Instrumental de Recherches par Télédétection Atmosphérique, observatoire atmosphérique de l'Institut Pierre Simon Laplace, installé sur le campus de l'Ecole polytechnique à Palaiseau), en raison notamment de l'instrumentation déjà installée, et de l'expérience de modélisation déjà acquise sur ce site par EDF-R&D.