La réception de Raphaël en France à travers la diffusion des estampes (1500-1789)
Auteur / Autrice : | Novella Franco |
Direction : | Gennaro Toscano |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Inscription en doctorat le 15/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Jean Mabillon |
établissement opérateur d'inscription : École nationale des chartes (Paris) |
Résumé
La réception d'un artiste dans un pays étranger est un domaine d'étude très vaste qui permet à l'historien de privilégier un ou plusieurs points de vue dans l'analyse de l'artiste en question (fortune littéraire, la production et circulation des copies ou des gravures, l'étude des historiques etc.). Dans le cadre de cette thèse, il sera question de se focaliser exclusivement sur la fortune de Raphaël à travers la production et la diffusion des estampes en France, du XVIe au XIXe siècle. Raphaël n'était pas un graveur, pourtant il a joué un rôle clé dans cet art. La rencontre avec l'artiste bolonais Marcantonio Raimondi et son école ainsi que la collaboration avec Baviero de' Carrocci dit il Baviera, assura non seulement un florissant commerce d'estampes d'après ses célèbres compositions mais marqua le début d'un phénomène destiné à changer la renommée de l'urbinate pour toujours. Raphaël avait sans doute compris la puissance de cet instrument, capable de transmettre ses modèles stylistiques et iconographiques, multiplier les reproductions de ses chefs-d'uvre, disponibles dans un format et un prix plus accessibles afin de véhiculer sa révolution artistique au delà des frontières italiennes. Si en Italie nous pouvons parler de fortune précoce, en France la production d'uvres gravées d'après Raphaël fut plutôt modeste. Le tournant a eu lieu vers la moitié du XVIIe siècle, lorsqu'on assiste à un retour au culte de l'antique, à l'harmonie et à la grâce et Raphaël, plus que n'importe quel autre maître de la Renaissance italienne, devint un exemplum princeps. La technique a connu, par la suite, des évolutions et des réélaborations, jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par le support photographique au XIXe siècle. Il s'agira ainsi d'analyser, dans un premier temps, ce succès précoce en Italie à travers les interprétations fournies par des artistes tels que Marcantonio Raimondi, Agostino Veneziano, Marco Dente et Ugo da Carpi. Dans un second temps, il sera question se s'interroger sur l'influence de ces modèles et sur le développement de leur fortune auprès des graveurs français. Comment et à quel moment la gravure d'après Raphaël devient un moyen nécessaire pour la transmission de ses uvres ? Quel a été son rôle au sein de ce phénomène ? Nous nous proposons donc, par le biais d'une étude systématique et approfondie des estampes anciennes d'après Raphaël conservées en France (le riche fonds du département des estampes et de la photographie de la Bnf, de par sa pertinence avec notre sujet, constituera le principal objet de nos recherches), de faire la lumière sur la variation de sa fortune précoce et tardive, les gravures étant, de par leur nature, les principales responsables de la diffusion des motifs de l'urbinate qui influenceront l'histoire de l'art français jusqu'au XIXe siècle.