Dynamiques du blocage atmosphérique et son lien avec les événements de températures extrêmes.
Auteur / Autrice : | Vinita Deshmukh |
Direction : | Gwendal Riviere, Sebastien Fromang |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du climat, de l'atmosphère et des océans, terrestres et planétaire |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 10/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de l'environnement d'Île-de-France |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LMD - Laboratoire de Météorologie Dynamique |
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure | |
Jury : | Président / Présidente : Fabio D'andrea |
Examinateurs / Examinatrices : Gwendal Riviere, Stephan Pfahl, Olivia Romppainen-martius, Sebastien Fromang, Davini Paolo, Camille Li | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Stephan Pfahl, Olivia Romppainen-martius |
Mots clés
Résumé
Le blocage atmosphérique est une caractéristique clé de la variabilité météorologique aux latitudes moyennes. Il se définit comme une anomalie de circulation anticyclonique quasi-stationnaire perturbant le flux douest dominant, souvent associée à des événements météorologiques extrêmes. Cependant, les mécanismes de blocage ne sont pas encore entièrement compris, et leur représentation précise dans les modèles climatiques demeure un défi. Même les modèles de prévision météorologique peinent à prédire lapparition et la durée des blocages. Cette thèse vise à approfondir la compréhension des mécanismes de blocage et leurs liens avec les extrêmes de température à travers trois axes principaux : (i) la contribution des processus secs et humides à la circulation de blocage, (ii) l'impact des flux dhumidité océanique, en particulier du Gulf Stream, sur la dynamique de blocage, et (iii) l'influence des caractéristiques du blocage sur les vagues de chaleur aux latitudes moyennes. Traditionnellement, le blocage a été expliqué par des théories dynamiques sèches impliquant des ondes de Rossby. Cependant, des études récentes montrent que les processus humides, tels que la libération de chaleur latente, jouent également un rôle crucial dans la formation et le maintien des blocages. La première partie de la thèse examine si ces processus humides introduisent des caractéristiques uniques qui ne peuvent pas être capturées par la dynamique sèche. Pour cela, un modèle de noyau dynamique sec développé par l'IPSL a été utilisé, configuré pour obtenir une climatologie proche des réanalyses ERA5 pour l'hiver perpétuel. Les statistiques de blocage issues du modèle sec et de l'ERA 5 ont ensuite été comparées à l'aide d'une détection basée sur les anomalies de PV (potentiel de vorticité). Les résultats montrent que la fréquence des blocages est inférieure de 50 % dans le modèle sec par rapport à ERA5, en raison de conditions favorables moins fréquentes pour initier un blocage. Toutefois, les caractéristiques principales (intensité, forme, durée) des blocages sont similaires dans les deux ensembles, indiquant que malgré des processus différents, un modèle sec peut encore bien représenter les cycles de vie des blocages. La deuxième partie de la thèse, réalisée en collaboration avec un autre doctorant, explore le rôle du flux de chaleur latente de surface du Gulf Stream (SLHF) dans les événements de blocage. Des simulations de sensibilité ont été effectuées avec le modèle ECMWF-IFS, où le SLHF du Gulf Stream a été supprimé. Les résultats indiquent une réduction de la fréquence et de la durée des événements de blocage dans l'Atlantique Nord et en Europe, en particulier en hiver, lorsque le Gulf Stream agit comme une source primaire d'humidité alimentant le blocage. Sans ce flux, les pics de blocage diminuent plus rapidement et se déplacent vers l'est. En revanche, en été, cet effet est moins marqué, l'humidité disponible à partir d'autres sources, notamment continentales, jouant un rôle plus important. Enfin, la troisième partie de la thèse s'intéresse au lien entre blocages et vagues de chaleur. Une approche quasi-lagrangienne a montré que la durée des jours bloqués est fortement corrélée à l'intensité et à la durée des vagues de chaleur, notamment à travers la persistance des blocages et la récurrence des épisodes. En outre, les définitions traditionnelles du blocage basées sur les anomalies PV peuvent négliger certains facteurs influençant les vagues de chaleur. Par exemple, les anticyclones subtropicaux et les crêtes moins amplifiées, qui sont souvent exclus des classifications de blocage, peuvent également provoquer des vagues de chaleur importantes, mais de plus courte durée. Ces résultats contribuent à une meilleure compréhension de la dynamique des blocages et à l'amélioration des capacités de prévision des modèles météorologiques et climatiques.