Thèse en cours

'La Scuola dell'Arpinate' : l'atelier, les élèves et les collaborateurs du Cavalier d'Arpin dans la Rome des années 1590-1640
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Auteur / Autrice : Marine Thébaud
Direction : Michel HochmannStefano Pierguidi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Inscription en doctorat le 31/08/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Università di Roma - « La Sapienza »
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris)
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)

Résumé

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La thèse offre une étude inédite de l'« école » reliée au cercle et à l'atelier du peintre Giuseppe Cesari, dit le Cavalier d'Arpin, le peintre maniériste le plus prisé de Rome à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. Travaillant à l'origine avec son frère Bernardino Cesari, qui restera son plus proche collaborateur, Giuseppe Cesari forme progressivement, vers le milieu des années 1590, un atelier de premier plan essentiellement composé d'élèves, dont le célèbre Caravage, mais aussi d'assistants, d'acteurs, de poètes, d'auteurs de comédies et de divers collaborateurs participant aux nombreux chantiers romains de décoration d'église et de palais, diffusant ainsi la manière et les idées de leur maître. Dans l'atelier se déploient, de manière spécifique, un enseignement basé sur le dessin et la peinture, mais aussi une activité théâtrale foisonnante, reliée à la très influente académie littéraire des Uniti, fréquentée par l'élite romaine, et dont le siège se situe dans le palais privé du peintre, via del Corso, depuis 1608. L'atelier de Giuseppe Cesari, protégé par le pape Clément VIII et le cardinal Pietro Aldobrandini, revêt à Rome un caractère central, au point de devenir l'un des plus importants et des plus prolifiques de la Ville. Son rôle est d'autant plus déterminant qu'il s'inscrit dans une période de transition, marquée par le Jubilé universel de 1600, au cours de laquelle de nombreux chantiers de rénovation et de décoration s'ouvrent dans la capitale. Dans ce contexte d'ébullition culturelle, l'école du Cavalier d'Arpin accède à de nombreuses commandes de prestige, comme celle de la fameuse décoration de la basilique Saint-Jean-de-Latran, à la suite de laquelle le maître obtient sa nomination de « Chevalier du Christ », par le pape Clément VIII. Malgré l'intérêt récent des chercheurs pour l'œuvre et la production graphique de Giuseppe Cesari, encore aucune étude approfondie n'a vu le jour sur l'atelier et le cercle du maître, alors que ce binôme forme pourtant l'un des plus importants centres de relations artistiques, littéraires et commerciales à Rome entre 1590 et 1640. Cette bottega a jusqu'à présent fait l'objet de publications disséminées, qui concernent essentiellement la pratique du dessin, les principaux élèves et collaborateurs qui la fréquentaient, et l'activité théâtrale qu'on y conduisait, sans que ces sujets soient suffisamment approfondis et reliés entre eux. Il apparaît en effet dans l'histoire de cet atelier de nombreuses zones d'ombre que cette thèse cherchera à éclaircir. Tout d'abord au sujet des nombreux membres du cercle et de l'atelier du Cavalier d'Arpin (élèves, collaborateurs, mains d'œuvre, suiveurs), dont il faudra définir plus précisément le rôle, la formation, la carrière et l'œuvre. Au détour d'une enquête sociale et économique tout à fait inédite, cette thèse étudiera aussi le fonctionnement et le caractère industriel de l'atelier du Cavalier d'Arpin, mais également son évolution au regard des différentes périodes de son activité dans les chantiers romains de décoration, sans oublier la comparaison avec d'autres ateliers contemporains très actifs de la Ville, comme ceux de Cristoforo Roncalli, dit Il Pomarancio, et Annibale Caracci. Nécessaire sera aussi l'étude sur la formation des élèves du maître, dont certains étaient justement très célèbres, comme Caravage, Andrea Sacchi ou Pier Francesco Mola, et pour lesquels nous ne savons pas encore avec exactitude la nature des enseignements qui leur ont été prodigués. Il s'agira pour cela d'analyser les dessins, les peintures et les fresques produits par les élèves et les collaborateurs, mais aussi les modèles vivants, figuratifs et théâtraux employés ou copiés par ces derniers.