Vieillissement et fonction motrice, un minimum d'effort pour un maximum d'effet
Auteur / Autrice : | Alice Ohayon |
Direction : | France Mourey, Jérémie Gaveau |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Staps |
Date : | Inscription en doctorat le 01/01/2022 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Cognition, Action, et Plasticité Sensorimotrice |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....) |
Mots clés
Résumé
La Maladie d'Alzheimer est principalement connue pour ses effets délétères sur les fonctions mnésiques. Des études ont néanmoins démontré que les fonctions exécutives et motrices sont également impactées [1-6]. La diminution des capacités motrices engendre des répercussions fonctionnelles très lourdes comme la peur de tomber et la chute elle-même, entrainant la perte de mobilité et les nombreuses comorbidités qui en découlent. En effet, il a été montré une fréquence plus importante de la chute chez les personnes présentant des troubles cognitifs [5]. Or, l'accélération gravitaire est la seule responsable de la chute des corps. Le système nerveux central a développé des mécanismes de perception et de contrôle du mouvement qui lui sont dédiés [7] et permettent la réalisation de mouvements adaptés à l'environnement gravitaire. Dans un contexte de vieillissement non-pathologique, l'étude de Poirier et al. (2020) [8] montre que les personnes âgées conservent cette capacité d'optimisation du mouvement et tendent même à l'utiliser de manière accrue par rapport à des participants jeunes. D'autres résultats récents confirment cette conservation et l'intègre au phénomène de dé-différentiation des hémisphères cérébraux chez des participants âgés sains [9, 10]. Cependant, une étude pilote [11] menée en parallèle du projet ANR Maladie d'Alzheimer et Apprentissage Moteur Implicite chez 17 patients âgés fragiles (85 5 ans) a montré que plus faible est le score au test MMSE, plus faible est la capacité d'optimisation (caractérisé par le ratio directionnel) du mouvement à l'environnement gravitaire (Figure 2). Bien que ces premiers résultats ne soient que corrélationnels, ils suggèrent qu'une dégradation des mécanismes d'optimisation du mouvement à l'environnement gravitaire pourrait expliquer le risque accru de chute chez les personnes présentant des troubles cognitifs [5]. Par une étude systémique des interactions entre capacités cognitives et capacités motrices, l'objectif de ce projet de thèse est d'améliorer la connaissance des effets du déclin cognitif en général, et de la maladie d'Alzheimer en particulier, sur des mécanismes cérébraux du contrôle du mouvement dans l'environnement gravitaire. Cette connaissance conditionne le développement de mesures de préventions et de réadaptation vis-à-vis des problématiques de mobilité. Notre hypothèse générale est que le niveau d'atteinte cérébrale de la maladie détermine la capacité d'un individu à produire un contrôle moteur optimisé pour l'environnement gravitaire. Comme suggéré par nos résultats préliminaires nous prédisons que les mesures motrices seront corrélées aux mesures neuropsychologiques et biologiques de la maladie d'Alzheimer. Les modifications sensorielles et motrices pouvant précéder de plusieurs années les symptômes cognitifs [1, 2], ce projet permettrait le développement de nouveaux biomarqueurs de la maladie d'Alzheimer. Bibliographie : 1. Aggarwal, N.T., et al., Arch Neurol, 2006. 10.1001/archneur.63.12.1763. 2. Albers, M.W., et al., Alzheimers Dement, 2015. 10.1016/j.jalz.2014.04.514. 3. Manckoundia, P., et al., Neuroscience, 2006. 10.1016/j.neuroscience.2005.08.079. 4. Holtzer, R., et al., J Gerontol A Biol Sci Med Sci, 2014. 10.1093/gerona/glu052. 5. Doi, T., et al., Geriatr Gerontol Int, 2015. 10.1111/ggi.12407. 6. Poirier, G., et al., Geriatrics, 2021. 10.3390/geriatrics6010033. 7. White, O., et al., J Neurophysiol, 2020. 10.1152/jn.00381.2019. 8. Poirier, G., et al., Front Aging Neurosci, 2020. 10.3389/fnagi.2020.00037. 9. Cabeza, R., Psychol Aging, 2002. 10.1037//0882-7974.17.1.85. 10. Poirier, G., et al. in Society for the Neural Control of Movement. 2020. 11. Mourey, F., Maladie d'Alzheimer et Apprentissage Moteur Implicite. 2016, Agence Nationale de la Recherche.