Le rôle des emplois verts dans la soutenabilité et la résilience du développement : le cas des territoires marginalisés
Auteur / Autrice : | Alexandre Mathieu |
Direction : | Natalia Zugravu-soilita |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Inscription en doctorat le 30/09/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit, Economie, Management |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UMI SOURCE - Soutenabilité et Résilience |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines |
Mots clés
Résumé
Les taux de chômage et les inégalités qui en résultent se creusent significativement partout dans le monde, tout particulièrement depuis la récession de 2008-2009 (marquant les limites du modèle de croissance économique néolibéral, déséquilibré et de plus en plus discrédité) et encore plus drastiquement en raison de la crise pandémique de COVID-19 (touchant secteurs et territoires de manière significative mais disproportionnée). S'ajoutent à ces déséquilibres économiques et sanitaires les défis posés par les objectifs en matière de développement soutenable (lutte contre le changement climatique, rationalisation de l'utilisation des ressources, préservation des écosystèmes, solidarité et cohésion sociale, etc.). Face aux crises croisées (économique, climatique, environnementale et sanitaire), la promotion des emplois « verts » se présente comme une solution incontournable, du moins à court terme. Définis à la fois en relation avec l'emploi direct dans la lutte contre la pollution, l'efficacité énergétique et la gestion des déchets ainsi que, dans un sens plus large, en lien avec les métiers de l'agriculture, de l'industrie et des services qui contribuent à la préservation / restauration de la qualité de l'environnement (Kouri and Clarke, 2014) et qui procurent des conditions de travail décentes (ILO, 2017) ces emplois sont généralement à forte intensité de main-d'uvre, principalement domestiques, décentralisés et peu susceptibles d'être délocalisés (IEA, 2009; Ürge-Vorsatz et al., 2010; Wei et al., 2010). Ils utilisent de manière plus intensive (comparés aux emplois non verts) des compétences cognitives et interpersonnelles de haut niveau, présentant des niveaux plus élevés d'éducation formelle, d'expérience de travail et de formation en cours d'emploi (Consoli et al., 2016). À notre connaissance, les analyses des emplois verts sont peu abondantes et complètent essentiellement les études sur les effets économiques de l'éco-innovation, plus largement des programmes dits « verts ». L'originalité de ce projet de thèse réside dans le dépassement du cadre de la croissance économique à court terme en se focalisant sur la résilience et la soutenabilité d'une trajectoire de développement de long terme. Nos interrogations reviennent à savoir si les emplois verts, de par leurs caractéristiques, permettent d'être moins vulnérables aux chocs exogènes, ou s'ils permettent d'être plus résilients face à ces chocs grâce au soutien politique accru visant la transition écologique, voire les deux. La thèse cherchera à comprendre quels emplois verts favorisent à la fois une compétitivité internationale, ainsi qu'une trajectoire économique résiliente et soutenable. Une attention particulière sera apportée aux économies marginalisées, c'est-à-dire de petites tailles, éloignées voir enclavées, qui bénéficient moins de la mondialisation et qui, par défaut, sont vulnérables. Ce travail de thèse cherchera à comprendre comment les emplois verts pourraient être mobilisés dans l'émergence d'un développement socio-économique soutenable et résilient, en prenant l'exemple des territoires marginalisés' dans l'économie mondiale.