Mémoire de Travail et craving : Rôle de la métacognition
Auteur / Autrice : | Marie - Anne Tolaïni |
Direction : | Raphaël Trouillet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | PSYCHOLOGIE spécialité Psychologie de la Santé |
Date : | Inscription en doctorat le 17/09/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier Paul-Valéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : EPSYLON - Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé |
Mots clés
Résumé
Les épisodes de craving sont un des premiers facteurs prédictifs de la rechute dans l'alcoolodépendance et de façon plus large dans les conduites d'assuétudes (De Timary & Billieux, 2014). Le craving a été introduit comme critère diagnostique de l'addiction au sein du DSM-5 et il désigne une envie impérieuse, un fort désir ou un besoin pressant de consommer un produit dont l'alcool (DSM-5). Il est considéré comme un élément incontournable dans le diagnostic et la prise en charge de l'addiction (Auriacombe et al., 2016). Le modèle de l'Intrusion Elaborée (Kavanagh et al., 2005) explique que les épisodes de craving seraient la conséquence d'une élaboration cognitive complexe associée à des images mentales détaillées en lien avec le comportement concerné. La mémoire de travail (MDT) est une ressource cognitive importante dans ce processus d'élaboration. Plusieurs études ont montré qu'une réduction de la disponibilité des ressources en MDT réduit le craving. Toutefois, une limite de ces études réside dans la non-prise en compte de la stratégie sous-tendant l'utilisation des ressources cognitives afin d'élaborer une pensée. Le modèle métacognitif triphasique de l'addiction (Spada et al., 2013) postule que les stimuli liés à l'alcool produisent des pensées associées à l'alcool et activent des croyances métacognitives qui produisent ensuite des stratégies de coping maladaptées sous la forme d'inquiétude ou de rumination (Syndrome cognitif attentionnel -CAS) favorisant une orientation de l'attention vers des stimuli associés à l'alcool et majorant le craving. Le premier objectif est d'explorer l'effet de l'interaction entre la capacité de la MDT et la métacognition sur le craving. Le modèle de l'Intrusion Élaborée postule que le craving augmente avec la complexité de l'imagerie mentale associée à l'alcool. Cette complexité serait proportionnelle à la capacité de MDT de l'individu. Des études ont démontré une réduction de la vivacité de l'imagerie mentale lorsque les ressources cognitives en MDT diminuent, seulement, aucune de ces études n'a mesuré et pris en compte l'effet des croyances métacognitives. Le deuxième objectif est d'analyser l'effet de l'interaction entre la capacité de la MDT et la métacognition sur la richesse de l'imagerie mentale associée à l'alcool. Par ailleurs, il a été démontré que l'alcool augmente l'errance mentale mais diminue la capacité à détecter cette errance (méta-connaissance). Cette augmentation de l'errance et cette diminution de sa prise de conscience pourraient être dues à la MDT. L'alcool ayant un impact délétère sur la MDT, la consommation d'alcool favoriserait donc une diminution de la prise de conscience de l'errance mentale en affectant les capacités de la MDT. A notre connaissance, cette hypothèse n'a pas été testée. La littérature semble indiquer que le craving induit expliquerait à la fois l'engagement dans l'errance et les difficultés à la détecter, puis de la contrôler, en sollicitant la MDT. Les croyances métacognitives contribueraient également à l'errance mentale. Le troisième objectif est d'explorer l'effet de l'interaction entre les capacités de la MDT et la métacognition sur l'errance mentale et la méta-connaissance associée à l'errance. Dans le cadre de cette thèse, les participants seront recrutés parmi les étudiants de l'Université Paul Valéry Montpellier 3.