Thèse en cours

Incendies et Vulnerabilité des stocks de carbone dans les systèmes forestiers et agricoles en France

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 27/09/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Lilian Vallet
Direction : Florent MouillotXavier Morin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : EFSA-Ecologie fonctionnelle et Ecophysiologie
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 27/09/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEFE - Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive
Jury : Président / Présidente : Christelle HéLY
Examinateurs / Examinatrices : Florent Mouillot, Solène Turquety, Lluís Brotons, Kirsten Thonicke, Nicolas Delpierre, Xavier Morin
Rapporteurs / Rapporteuses : Solène Turquety, Lluís Brotons

Résumé

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Le changement climatique pourrait non seulement accroître la surface brûlée dans les régions sujettes aux incendies, mais aussi étendre cette perturbation à des zones jusqu'à présent rarement touchées par le feu. Dans ce contexte, il semble plus que jamais essentiel de considérer le feu au-delà du simple aléa, et de proposer un cadre conceptuel pour évaluer l'exposition et la vulnérabilité des systèmes affectés. Dans cette thèse, nous proposons de quantifier la dynamique de la biomasse forestière et agricole en relation avec la perturbation par le feu. Nous décrivons la biomasse affectée, sa perte par la combustion et les émissions associées, sa résistance, sa régénération et sa vulnérabilité. Des outils de télédétection de pointe ont été mobilisés pour reconstruire l'historique des incendies depuis 1984 et comprendre l'impact de cet aléa sur les autres composantes du risque d'incendie. Parallèlement, nous avons construit une nouvelle base de données nationale sur les incendies dans les systèmes agricoles, basée sur l'exploration de textes depuis 2002. Des données récentes sur la hauteur de la végétation à résolution fine nous ont permis de cartographier la biomasse forestière aérienne à une résolution de 10 m, en combinant ces informations avec les données d'inventaire pour tenir compte de la variabilité interspécifique. Ces nouvelles données permettent de comprendre la variabilité de la densité de la biomasse forestière à travers la France, et en particulier la plus grande exposition des forêts tempérées. Les émissions de carbone dues aux incendies ont été étudiées en calibrant un modèle pour le territoire français à l'aide de données mesurées par des tours atmosphériques. Le bilan des émissions montre l'impact des années extrêmes telles que 2022 sur le bilan carbone à travers les régions, et en particulier l'importance de considérer la combustion des stocks de carbone souterrains tels que les tourbières. Nous avons également estimé l'exposition et les émissions associées aux incendies agricoles, en décrivant le rôle prédominant des incendies de cultures et de bâtiments, mais en soulignant également le besoin urgent d'informations sur les brûlages dirigés, les pratiques de lutte contre le gel dans les vignobles et les incendies de rizières. La résistance et la régénération ont été analysées en identifiant les moteurs de la dynamique forestière après les incendies. Nous avons montré comment les variables topo-climatiques et liées aux perturbations influencent la dynamique post-incendie. Nous avons quantifié les composantes de la vulnérabilité à une résolution fine, permettant permet d'identifier les zones où une forte exposition est combinée à un manque de résistance et de récupération, afin d'informer les gestionnaires forestiers et les services de lutte contre les incendies. Nous montrons surtout la vulnérabilité accrue des forêts tempérées avec une résistance et une régénération réduites et, dans une moindre mesure, des forêts de pins alpins avec une faible résistance relativement aux forêts méditerranéennes. Cette approche innovante, basée sur des données de télédétection, nous permet d'appréhender la réponse des espèces en fonction de leur stratégie. Nous avons pu faire correspondre nos résultats avec des stratégies de résistance de la biomasse des espèces et des stratégies de tolérance des populations associées à des traits distincts. L'objectif de cette thèse est de présenter une application quantitative, objective et précise du cadre conceptuel du risque incendie et de ses composantes. Les méthodes et les résultats aideront à motiver une approche scientifique intégrative du risque de feu. Enfin, les données produites informeront les parties prenantes dans la priorisation des interventions de lutte contre les incendies et dans la gestion des forêts afin de prévenir l'impact des incendies et d’accompagner sa régénération suivant l’incendie.