Les productions lamellaires du Gravettien moyen ''à burins du Raysse'' (c.a. 32 – 28,2 cal BP) : études technologique, pétrologique et analyse de réseaux

Bladelet production of the middle Gravettian “with Raysse burin” (c.a. 32 – 28,2 cal BP): technological, petrological studies and network analysis

• Auteur / Autrice : Morgane De Parthenay
• Direction : Bérénice Bellina
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Préhistoire
• Date : Inscription en doctorat le 23/11/2021
• Etablissement(s) : Paris 10
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TEMPS

Mots clés

Mots clés libres

Pétrologie

Analyse de réseau

Rayssien

Gravettien moyen

Burins-nucléus du Raysse

Petrology

Network analysis

Rayssian

Middle Gravettian

Raysse-burin core

Résumé

Les productions lamellaires du Gravettien moyen à « burins du Raysse » (c.a. 31 974 – 28 182 cal BP): études technologique, pétrologique et analyse de réseau Le présent projet a pour cadre d'étude « Le Rayssien » (c.a. 31 974 – 28 182 cal BP) définit comme phase chronologique que l'on caractérise par le triptyque « burin-nucléus du Raysse », « lamelles du Raysse » et « lamelles de la Picardie ». Ces différents objets font partis d'un même processus de fabrication que l'on désigne sous le terme de « débitage lamellaire » exécuté selon la méthode dite « du Raysse » dont l'objectif serait de produire, de manière standardisée, des projectiles (i.e. les lamelles) à partir des burins-nucléus. Cette méthode constitue une manière de faire récurrente dans l'espace. Elle est de ce point de vue une tradition technique (O'brien et al., 2010) dont la transmission inter-générationnelle permet de l'associer à une population comprenant des groupes dont les interactions peuvent être d'intensité variable. L'objectif de cette thèse est, d'une part, d'interroger la structuration spatiale de la tradition technique rayssienne et donc de la population qui la porte ; d'autre part, de questionner l'homogénéité culturelle du « Rayssien » à travers 1) l'analyse de la variabilité technique de la méthode du Raysse et 2) l'identification de zones de collecte de matériaux partagées entre les sites attribués au Rayssien. L'étude de la structuration spatiale se fera sous la forme de réseau de lieux (Debarbieux, 2009) faisant écho au type de représentation de l'espace des populations mobiles connu des travaux en géographie sociale et culturelle. Cette question sera notamment traitée par l'intermédiaire de techniques d'analyse de réseau qui offrent la possibilité de se déporter du seul site archéologique au profit d'une réflexion spatiale intégrant l'ensemble des lieux anthropisés, c'est à dire l'ensemble des lieux pour lesquels nous possédons des indices spatiaux, que ce soient des sites d'occupations ou des gîtes de matériaux par exemple. Les modélisations de réseaux de lieu selon différents critères de distance, de similarité technique, de choix techno-économique, permettront de comprendre la structuration de l'espace rayssien et de poser des hypothèses sur les choix sous-jacents aux modalités de son occupation. Finalement, ce projet consiste en une synthèse qui croise trois grilles d'analyse : pétrologique, technologique et analyse de réseaux. Il aspire à substituer à une vision fixiste de la culture, une approche dynamique qui s'intéresse à la manière dont un savoir technique circule dans l'espace au Paléolithique supérieur. Si la méthode que nous proposons est particulièrement appropriée au cas du Rayssien en raison de la particularité du système technique qui atteste de la transmission de savoir-faire dans l'espace et le temps, ce travail servira de cas d'étude à une réflexion plus globale qui pourra s'étendre à différents temps de la Préhistoire.

Bladelet production of the middle Gravettian “with Raysse burin” (c.a. 31 974 – 28 182 cal BP): technological, petrological studies and network analysis The present work has for framework of study “the Rayssian” (c.a. 31 974 – 28 182 cal BP) which is defined as a chronological phase and characterized by the three-part work “Raysse-burin core”, “Raysse bladelets” and “Picardie bladelets”. Those different objects are part of the same manufacturing process which is called “bladelet debitage” and executed according to the method known as “Raysse method” whose aim would be to produce, in a standardized way, projectiles (i.e., the bladelets) from the burins-core. This method constitutes a recurrent way of doing in space and time. In this regard, it is a technical tradition (O'brien and al., 2010) whose inter-generational transmission allows it to be associated with a population comprising groups whose interactions may be of varying intensity. On one hand, the aim of the thesis is to question the spatial structuration of the rayssian technical tradition and therefore of the population that carries it; on the other hand, to question the cultural homogeneity of the “Rayssian” through 1) the analysis of the technical variability of the Raysse method and 2) the identification of shared material collection areas between sites assigned to the Rayssian. The study of the spatial structuration will be in the form of network of places (Debarbieux, 2009) echoing the type of representation of the space of mobile populations known from works in social and cultural geography. This issue will be addressed in particular through network analysis technics which offer the possibility to move away from the only archaeological site to a spatial reflection incorporating all the anthropized places, that is to say all the places for which we have spatial clues, whether they are occupation sites or material deposits for example. The modelling networks of places according to different criteria of distance, technical similarity, and techno-economic choice, will allow us to understand the structuring of the Rayssian space and to set hypotheses on the choices underlying the modalities of its occupation. Finally, this project consists of a synthesis that crosses three analytical grids: petrological, technological and network analysis. It aspires to replace a fixist vision of culture with a dynamic approach that focuses on the way technical knowledge circulated in space in the Upper Paleolithic. If the method we propose is particularly appropriate to the case of the Rayssian because of the particularity of the technical system that attests to the transmission of savoir-faire in space and time, this work will serve as a case study for a more global reflection that could be extended to different periods of prehistory.