L'impact de la maltraitance intrafamiliale sur la délinquance et la criminalité
Auteur / Autrice : | Marie Devillers |
Direction : | Philippe Baumard |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences humaines et humanités nouvelles spécialité Sécurité-Défense |
Date : | Inscription en doctorat le 13/09/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, CNAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Équipe Sécurité & Défense - Renseignement, criminologie, crises, cybermenaces |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les événements traumatiques chez l'enfant sont fréquents et plus d'un tiers des individus a déjà vécu un événement traumatique dans son enfance. La maltraitance des enfants est la forme la plus courante de traumatisme. Elle s'entend de toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, d'abus sexuels, de négligence ou de traitement négligent. La maltraitance a systématiquement été liée à diverses formes de psychopathologie, de maladie physique, de comportements à risque et de suicide. En effet, au cours de ces 30 dernières années, les mauvais traitements pendant l'enfance ont été intégrés à l'étiologie de la délinquance, c'est-à-dire qu'il a été observé que des antécédents d'abus physique et sexuel, de négligence et de violence psychologique faisaient augmenter les probabilités de comportement délinquant et criminel. Bien que la majorité des enfants maltraités ne deviennent pas des délinquants, nombreux sont les travaux qui confirment les liens entre maltraitance et délinquance/criminalité. Même si le lien entre la maltraitance des enfants a été beaucoup étudié, il n'en demeure pas moins que la relation reste complexe, mal appréhendée et que synthétiser les recherches revient à faire face à une incohérence au niveau des définitions conceptuelles. L'approche scientifique de l'étude de la maltraitance infantile et des trajectoires criminelles s'est poursuivie parallèlement aux analyses du genre, tout en restant largement distincte de celles-ci. Au sexe biologique s'oppose le sexe social. Une des caractéristiques de la littérature existante sur les trajectoires de carrière criminelle est sa forte concentration sur les hommes. Ces derniers ont longtemps dominé et dominent encore les statistiques sur la criminalité. La plupart des études ont rapporté des trajectoires de délinquance pour les hommes, en partie parce que peu d'études longitudinales ont inclus des données sur les hommes et les femmes. Même parmi les études qui incluent les deux sexes, il y a eu une tendance à se concentrer uniquement sur les trajectoires masculines. Partant du constat que les femmes sont en sous-représentation dans les statistiques criminelles par rapport à leurs homologues masculins, il faudrait intégrer la notion du concept de genre à cette étude, qui pourrait expliquer ce phénomène. D'un point de vue sociologique, les comportements différenciés suivant le genre pourraient expliquer les multiples stratégies normalisantes qui orientent les façons d'être et d'agir des enfants, et qui expliqueraient en partie cet écart statistique.