Théorie de la preuve, représentations syntaxiques, logique, et partage
Auteur / Autrice : | Jui-Hsuan Wu |
Direction : | Dale Miller |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Informatique, données, IA |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LIX - Laboratoire d'informatique |
Equipe de recherche : PARTOUT | |
Jury : | Président / Présidente : Hugo Herbelin |
Examinateurs / Examinatrices : Dale Miller, Beniamino Accattoli, Delia Kesner, Elaine Pimentel, Olivier Laurent | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Laurent, Silvia Ghilezan |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s'intéresse à la conception des termes et la structure des preuves. Un terme (ou une expression) peut désigner toute structure syntaxique, y compris les phrases, les programmes, les preuves mathématiques, etc. Une notion de partage, rendue possible par la dénomination et la référence aux termes, est essentielle dans de nombreux contextes. L'objectif de cette thèse est de proposer une syntaxe appropriée qui soit à la fois expressive et compacte et qui permette un mécanisme de partage. C'est là qu'intervient la théorie de la preuve structurelle. La théorie de la preuve structurelle, comme son nom l'indique, met l'accent sur la structure des preuves mathématiques. Dans la théorie de la preuve structurelle, les systèmes de preuve sont utilisés pour décrire comment les preuves peuvent être construites. Souvent, différents systèmes de preuve sont proposés pour la même logique sous-jacente. Dans cette thèse, nous nous concentrons sur (le fragment implicationnel de) la logique intuitionniste) et basons notre étude sur les systèmes de preuve focalisés, systèmes qui ''raffinent'' les calculs de séquents par focalisation, une notion introduite par Andreoli comme une technique améliorant la recherche de preuves en logique linéaire. Une autre notion qui joue un rôle clé dans notre étude est la polarisation. L'idée est que les polarités des connecteurs logiques en logique intuitionniste (et en logique classique) sont souvent ambiguës, contrairement à la logique linéaire. Une polarité positive ou négative peut donc être attribuée arbitrairement à certains connecteurs et même à des atomes dans un séquent. Ce choix de polariser des connecteurs et des atomes n'a aucun impact sur la prouvabilité d'un séquent mais peut induire des preuves de formes différentes. C'est grâce à cet aspect que nous concevons différentes représentations syntaxiques utilisant des polarisations spécifiques. En utilisant le système de preuve focalisé LJF de Liang et Miller, nous définissons deux syntaxes différentes, à savoir la syntaxe négatif et la syntaxe positive, en considérant les deux polarisations uniformes. La syntaxe négative est la syntaxe arborescente habituelle dans laquelle le partage n'est pas possible alors que la syntaxe positive permet le partage dans un terme via (une forme restreinte) de substitutions explicites. Dans le contexte des lambda-termes non-typés, ces deux syntaxes correspondent respectivement aux lambda-termes négatifs, c'est-à-dire aux lambda-termes usuels, et aux lambda-termes positifs.Nous nous concentrons ensuite sur les lambda-termes positifs et définissons le lambda-calcul positif, un lambda-calcul par valeur avec des substitutions explicites. Nous montrons que, grâce à sa compacité, le lambda-calcul positif capture de manière surprenante l'essence du partage utile, une notion de réduction en termes de partage introduite par Accattoli et Dal Lago pour étudier les modèles de coûts raisonnables du lambda-calcul.