Thèse en cours

Le pluralisme juridique en Andalus au haut Moyen Âge

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Auteur / Autrice : Mohamed Kadiri
Direction : Gilduin DavyFouzi Rherrousse
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire du droit et des institutions
Date : Inscription en doctorat le 12/11/2021
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Histoire et d'Anthropologie du Droit

Résumé

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L'Espagne musulmane ou Al- Andalus est un moment majeur de l'histoire du monde méditerranéen, située à l'extrémité sud-ouest du continent européen. Elle constitue l'ensemble des territoires de la péninsule Ibérique, dominés par les musulmans au haut Moyen Âge. Pendant les deux siècles qui suivent leur débarquement, on y trouve deux doctrines juridiques dominantes : Al Awzâ'î et le Hanafi qui organisent la vie en société. Ces deux doctrines incarnent en quelque sorte le droit commun applicable aux particuliers. Cependant, à la fin du IXe siècle, ces écoles vont connaître une rétrogradation générale pour laisser la place ensuite à la doctrine juridique malikite qui va désormais être l'axe central du droit sur tout le territoire d'Al-Andalus. Il réglemente la vie civile, notamment l'accès à la propriété, les droits de pacages ou plus globalement le statut des terres et le droit pénal. De ce fait, l'État a institué une juridiction pour les litiges entre les particuliers et une justice répressive appelée Shurta pour le maintien de l'ordre public et la tranquillité sociale dans les rues et les Souks. Nonobstant, la domination de la loi religieuse, le droit coutumier de la population autochtone n'a pas été effacé ce qui a permis à l'Andalus de se caractériser par une certaine stabilité juridique en laissant aux justiciables d'origine ethnique différente la possibilité de choisir devant quelle instance leurs litiges seront présentés. Cette thèse se propose d'étudier ce pluralisme juridique au haut Moyen Âge en Andalus, à travers son émergence à compter du VIIIe siècle puis à travers sa confrontation progressive à la doctrine malikite. Il consiste notamment à analyser les divers textes appliqués dans les litiges entre les individus d'origine ethnique différente et à mettre en exergue comment cohabitaient le système central dominé par la loi musulmane et des pratiques locales fondées sur le droit coutumier.