Thèse en cours

Appropriations et contestations transatlantiques de la négritude (années 1940-années 2000)

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Auteur / Autrice : Maëlle Gélin
Direction : Emmanuelle Loyer
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)

Résumé

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Cette thèse vise à explorer la pluralité des réceptions et appropriations critiques des textes réunis sous le label « négritude », des premières manifestations de la reconnaissance littéraire du mouvement en France hexagonale dans les années 1940 aux problématiques mémorielles qui l’ont concerné à partir des années 2000. La négritude, mouvement le plus souvent associé à trois écrivains francophones (Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas), est un corpus à interroger et à dénaturaliser en analysant à la fois les textes qui le composent et les intermédiaires ayant contribué à leur réception (revues, maisons d’édition, préfaciers, librairies, etc.) dans le cadre de l’Atlantique noir étudié par Paul Gilroy. En combinant analyses interne et externe des oeuvres, ce travail vise donc à réexaminer un corpus au sein duquel la littérature dialogue avec la construction de nouveaux savoirs sur l’Afrique, notamment via la structure éditoriale transnationale et bilingue Présence Africaine. Ainsi, il est nécessaire de cartographier les circulations de textes et d’individus entre la France hexagonale (et plus particulièrement le centre intellectuel parisien), l’Afrique de l’Ouest, les Caraïbes et les Etats-Unis pour comprendre les lignes de force et les clivages qui structurent la réception de ce corpus protéiforme. De ces circulations, permises notamment par la traduction des textes, sont nées des appropriations critiques, voire d'importantes remises en cause venant des milieux littéraires, universitaires et militants liés à la diaspora africaine ou afro-descendante. En replaçant les textes dans leur contexte, il s’agit donc de comprendre comment la négritude a été relue et réinterprétée par le prisme des bouleversements du second XXe siècle, du tournant postcolonial à l’affirmation des féminismes noirs en passant par les affrontements culturels de la Guerre froide, afin de mieux saisir les différents statuts que cette nébuleuse intellectuelle a pu occuper. Ce faisant, l’étude espère contribuer à une meilleure connaissance de la place des productions intellectuelles francophones au sein de l’Atlantique noir.