Thèse soutenue

Étude des mécanismes et de la dynamique de la vie intravacuolaire de Listeria monocytogenes dans les cellules épithéliales

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Auteur / Autrice : Thomas Petit
Direction : Alice Lebreton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie et immunologie
Date : Soutenance le 26/03/2025
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie de l'École normale supérieure (Paris ; 2010-....)
Equipe de recherche : Dynamique du dialogue bactérie-cellule (Paris ; 20..-....)
Établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Espéli
Examinateurs / Examinatrices : Alice Lebreton, Olivier Espéli, Matteo Bonazzi, Patricia Doublet, Claire Maudet
Rapporteurs / Rapporteuses : Matteo Bonazzi, Patricia Doublet

Résumé

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La bactérie pathogène Listeria monocytogenes (Lm) est l’agent responsable de la listériose, une maladie d'origine alimentaire opportuniste aux conséquences graves chez les personnes âgées, immunodéprimées, les fœtus ou les nouveau-nés. Après son entrée dans les cellules épithéliales, Lm a été classiquement décrite comme sortant rapidement des vacuoles d’internalisation et adoptant un mode de vie cytosolique. Cependant, dans des lignées de cellules épithéliales intestinales humaines, environ 10 % des bactéries peuvent rester plus d’une heure et se répliquer rapidement dans des vacuoles nommées eSLAP. Mes travaux ont étendu la gamme connue des lignées cellulaires permissives pour la formation de eSLAP à au moins huit lignées cellulaires cancéreuses provenant d’organes divers, tels que le côlon, le sein et le foie. Ces compartiments acquièrent des marqueurs lysosomaux, suggérant un processus de maturation aménagée le long de la voie endolysosomale au cours duquel la fusion avec les lysosomes assure un apport de membrane, tandis qu’une détoxification des vacuoles permet la croissance bactérienne. Plusieurs facteurs de virulence sécrétés par Lm contribuent à l’aménagement et à la stabilité de ces compartiments. Nous avons ainsi confirmé que la listériolysine O, et plus précisément son activité cytolytique, était nécessaire à la croissance vacuolaire des bactéries. À l’opposé, nous avons démontré que la phospholipase PlcB déstabilise les membranes des eSLAP, favorisant ainsi l’échappement des bactéries. Nos résultats indiquent que le pH neutre des eSLAP module la fonction de PlcB dans l’échappement en ralentissant sa maturation et sa sécrétion. Finalement, nous avons observé que PrfA, le principal activateur transcriptionnel des gènes de virulence de Lm, est à l’état actif chez les bactéries localisées dans les eSLAP. Une conséquence notable de cette activation est que les bactéries résidentes des eSLAP synthétisent ActA dès le stade vacuolaire, puis recrutent l’actine plus rapidement à la sortie de la vacuole que celles émergentes des vacuoles d’internalisation, ce qui leur confère un avantage potentiel en accélérant leur dissémination ou grâce à un évitement de l’autophagie. Ces travaux enrichissent notre compréhension du cycle infectieux de Lm, en révélant comment cette bactérie peut coloniser deux niches intracellulaires distinctes dans les cellules épithéliales. De plus, nos résultats suggèrent que les eSLAP pourraient servir de « camp d’entraînement » pour la virulence et la colonisation du cytosol., qu’il serait pertinent d’explorer à l’avenir dans des modèles infectieux plus proches de la pathologie, permettant d’évaluer leurs rôles dans la dissémination bactérienne et la progression de l’infection.