Connectivité multi-échelles : défis et opportunités de la modélisation hiérarchique et des suivis non-invasifs
Auteur / Autrice : | Maëlis Kervellec |
Direction : | Olivier Gimenez |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | EERGP-Biologie et Ecologie Evolutives |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 07/11/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEFE - Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive |
Jury : | Président / Présidente : François Sarrazin |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Gimenez, Angela K. Fuller, Céline Clauzel, Aurélie Coulon, Richard Bischof, Cécile VANPé | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Angela K. Fuller, Céline Clauzel |
Résumé
Lintégrité des habitats est chaque jour un peu plus fragilisée par les activités humaines, perturbant les processus écologiques à toutes les échelles. Dans ce contexte, maintenir la connectivité du paysage, définie comme le degré auquel le paysage facilite ou empêche le mouvement entre des zones de ressources, est devenue une problématique centrale dans les plans de gestion des populations. Cependant, sa modélisation demeure un défi méthodologique, puisquelle varie entre les espèces, les individus, le temps et lespace. Ma thèse vise à proposer des outils de modélisation permettant dexplorer la variabilité de la connectivité du paysage entre échelles à partir de données de suivi non-invasif, tout en intégrant lincertitude inhérente aux suivis des populations. Concrètement, nous avons utilisé des modèles doccupation et des modèles spatialisés de capture recapture (SCR) intégrant les distances paysagères pour modéliser la résistance du paysage aux déplacements, avec comme cas détude trois espèces de carnivores : Lours brun (Ursus arctos), le lynx boréal (Lynx lynx) et la loutre dEurope (Lutra lutra). Ma thèse se compose de quatre articles abordant la connectivité du paysage, de lutilisation du paysage par les individus au sein de leur domaine vital au cours dune année (Article I et II), à son déplacement entre les années (Article III), jusquà la recolonisation de population entre décennies (Article IV). Larticle I exploite au mieux le suivi de lours brun dans les Pyrénées et démontre le coût de la densité de routes sur lutilisation du paysage par les modèles SCR. Larticle II étend ce travail à un cadre bayésien, révélant la variabilité des réponses à la résistance des routes au sein de la population. Larticle III se place à une échelle plus large et présente la première intégration de distance non-euclidienne dans les modèles SCR en populations ouverte. Enfin, larticle IV introduit la théorie des circuits dans les modèles doccupation, démontrant son intérêt pour létude de la recolonisation du lynx boréal et de la loutre dEurope en France. Plus généralement, nous illustrons lapport des suivis non-invasifs combinés aux modèles hiérarchiques pour estimer la connectivité du paysage. Les modèles hiérarchiques fournis- sent ainsi un cadre méthodologique unifié pour (1) propager lincertitude des données biologiques aux cartes de connectivités, (2) apporter une compréhension mécaniste de la connectivité du paysage et (3) faciliter la reproductibilité des analyses. Les perspectives de developpement de ces modèles sont prometteuses, et ouvrent la voie à lintégration dautres distances paysagères ou encore à une estimation simultanée de la connectivité à plusieurs échelles.