Mesure de lexposition aux radiations accidentelles par les défauts radio-induits dans les écrans de smartphones
Auteur / Autrice : | Mahinour Mobasher |
Direction : | Nadège Ollier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des Solides Irradiés |
Equipe de recherche : Défauts, Désordre et Structuration de la Matière | |
Jury : | Président / Présidente : Hasan Tuner |
Examinateurs / Examinatrices : Nadège Ollier, Maurizio Marrale, Didier Gourier, Hiroshi Yasuda, Peggy Georges, François Trompier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Maurizio Marrale, Hiroshi Yasuda |
Mots clés
Résumé
Dans le cadre de la dosimétrie d'urgence, les écrans tactiles et les protections d'écran des smartphones sont étudiés en cas d'attaques malveillantes avec des sources radioactives ou de surexposition accidentelle.La méthode d'analyse proposée est la spectroscopie de résonance paramagnétique électronique (RPE) via la détection de défauts paramagnétiques ponctuels dans le verre Gorilla® Glass 5 (GG5), Victus (GG7) et dans six types différents de protections d'écran (SPs). La première étape avant l'évaluation des propriétés dosimétriques a été l'identification des différentes composantes du signal dans les spectres RPE et leur attribution. Pour ce faire, plusieurs échantillons de verre de composition simplifiée ont ainsi été synthétisés. L'attribution des différents défauts ponctuels a été réalisée en reliant l'analyse chimique obtenue par LA-ICP-MS aux spectres RPE observés pour les verres commerciaux et synthétisés ainsi qu'à l'évolution des formes spectrales en fonction de la température de recuit et de la puissance micro-onde. Pour les verres GG5 et SPs, deux centres à trous (défauts ponctuels HC1 et HC2) constituent le signal radio-induit. En outre, un signal dû aux ions zirconium (Zr3+) et/ou titane (Ti3+) est observé après irradiation aux UV-B et également aux rayons X mais à des doses supérieures à 100 Gy. Pour les verres de type GG7, un signal dû aux ions Mn2+ est observé avant et après l'irradiation, ce qui complexifie l'analyse des spectres. Néanmoins, nous avons pu identifier dans ce signal RPE complexe des défauts ponctuels de type centre à trou POHC et (Zn2+)- (centre à électron) ainsi qu'un signal dû aux ions Ti3+.En outre, nous suspectons fortement la présence d'un défaut ponctuel sur l'aluminium (AlOHC). De plus, l'exposition aux UV-B n'est pas un facteur confondant ou limitant pour le verre Gorilla® et le SP étudiés, contrairement aux générations précédentes. Des études de variabilité ont été réalisées pour GG5, GG7 et SPs, permettant denvisager une application de la méthode en dosimétrie daccident. Ce type détudes devra néanmoins être poursuivi et mené sur un nombre plus grand déchantillons, ainsi que des simulations des signaux RPE en vue d'une éventuelle quantification des défauts ponctuels identifiés. La réponse en dose a été étudiée pour les verres de type GG5 et SP à l'aide d'un spectromètre RPE de paillase déployable sur le terrain afin de fournir une première évaluation des performances pratiques pour l'expertise sur le terrain. Les limites de détection ont été déterminées à 750 et 1353 mGy, respectivement, sans analyse complexe des spectres. En raison de la grande complexité des spectres RPE de GG7, la réponse à la dose du signa lié à Zn a été étudiée avec un spectromètre RPE avancé avec une limite de détection de 979 mGy. Ces résultats indiquent que l'approche proposée pourrait fournir une première catégorisation des victimes (>2 Gy, >4Gy) permettant de prioriser l'accès aux soins médicaux. D'autres travaux seront nécessaires pour étudier la variabilité des caractéristiques des échantillons et optimiser la mesure et l'analyse du signal afin d'améliorer les performances de la méthode. Ces travaux constituent une première étape prometteuse vers une approche automatique et opérationnelle du triage dans le cas de scénarios d'accidents à grande échelle.