union(s) européenne(s) : mixités conjugales et pratiques linguistiques en contexte européen.
Auteur / Autrice : | Justine Noyer |
Direction : | Silvia Contarini, Marco Pitzalis |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langues, littératures et civilisations romanes : Italien |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 22/11/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Université de Cagliairi |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Études romanes (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Saffi |
Examinateurs / Examinatrices : Silvia Contarini, Francesco Bachis, Marco Pitzalis, Gloria Paganini, Roman Sosnowski, Ramona Onnis, Egle Mocciaro | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Saffi, Egle Mocciaro |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Dans une démarche sociolinguistique, ma thèse interroge le cadre translinguistique et transculturel dans lequel des couples bilingues européens se positionnent et analyse les différentes dynamiques et stratégies mises en place pour affronter les enjeux liés à lacquisition dune langue seconde. Il sagit de mettre en évidence la complexité des frontières, dans des oppositions telles que langue intime et publique, relations personnelles et conjugales, socialisation nationale et multiplication des appartenances spatiales. Mon approche se construit autour des concepts dinvestissement linguistique (Norton, 2013), de capital culturel (Bourdieu, 1982) et de tiers-lieu linguistique (Piller, 2002) pour analyser lémergence des mariages intra-européens et la construction didentités bilingues. Au regard du corpus, ce travail sappuie sur huit entretiens semi-directifs de familles bilingues de nationalités européennes conduits en français (5), en anglais (3), et en italien (1), dans le but de faire ressortir la subjectivité des apprenants, les circonstances de contacts culturels et la collaboration discursive. Une analyse quantitative et qualitative a permis de faire émerger plusieurs tendances : ladoption dune langue, souvent celle des premiers échanges, est le fondement communicationnel des couples et concède une performance linguistique plus équilibrée, mais elle est aussi un lieu où les identités nationales sont renégociées pour former une entité commune. La langue seconde sutilise comme espace discursif libérateur dune charge culturelle de la nation dorigine et dun rôle social étouffant ou limitant dans la langue première. Par ailleurs, lUnion Européenne forme un nouvel espace social. Dun côté, les familles sunissent à travers la ritualisation de pratiques culturelles et linguistiques transnationales et lusage de rhétoriques basées sur lhomogénéité occidentale. Dun autre, les individus puisent dans leurs mobilités de nouvelles ressources et capitaux favorisant la liberté identitaire et contribuant à leurs ascensions sociales.