Thèse en cours

Histoire, Théorie, Capitalisme. Pour une archéologie politique du présent architectural

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Auteur / Autrice : Gilles Malzac
Direction : Jacques FolManola Antonioli
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : SACRe, design
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2019
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ACS XIXème-XXème Siècle - Architecture, Culture, Société XIXe-XXIe siècles
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure

Résumé

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Ce travail de recherche prend comme base normative et historique, l'articulation dialectique de l'architecture avec la société, ainsi qu'avec tous les niveaux de la réalité économique et sociale. On pourrait prolonger le raisonnement en soulignant le caractère proprement cyclique de la production théorique en architecture, parallèlement aux reconfigurations économiques et sociales du capitalisme [Ockman, 2000]. Ainsi, au cours des XIXe et XXe siècles, les intellectuels et les architectes, ont-ils joué le rôle historique de démasquer les mythes bloquant la rationalisation globale de la production. Le « devoir-être » de l'intellectuel bourgeois, fondé historiquement sur la valeur impérative d'une mission sociale, s'est transformé progressivement en sublimation naturelle du développement de l'organisation capitaliste. A l'issue de cette longue périodisation, l'architecture est devenue un objet négligeable [Tafuri, 1976], un stade de préfiguration du développement capitaliste. Dans cette perspective, et suite aux nouveaux cycles de production théorique induit par les récentes crises, comment penser la pratique de l'architecture et de ses objets, dans un paysage intégralement subsumé aux rapports capitalistes ? Comment l'architecture, après avoir subi, tout en administrant une domination efficace et réussie, peut-elle par elle-même ou en dehors d'elle-même, créer les conditions d'un nouvel imaginaire politique instituant ? Le travail de recherche se propose d'examiner le rôle de la critique et de la pratique architecturale face au régime post-politique [Lahiji, 2014], et le besoin, en mobilisant les philosophies de penseurs radicaux, de refaire du politique une pratique immanente dans la production de l'espace. Pour ce faire, nous proposons d'étudier la pratique de l'agence d'architecture italo-belge DOGMA et plus particulièrement les positions théoriques, politiques et figuratives de l'un de ses fondateurs, Pier Vittorio Aureli. Cette analyse ne pourra se faire sans le détour par les figures de Manfredo Tafuri et Aldo Rossi, dont les travaux critiques ont consisté à rebâtir une singulière généalogie de la culture architecturale moderne afin de questionner le destin d'une discipline dans le processus de la division du travail. Leurs questionnements sur le rôle et la place du travail intellectuel font office de bases programmatiques essentielles pour Aureli. Nous ne souhaitons pas seulement reprendre ici les critiques, les concepts, les nodosités produits par l'entremêlement de fils théoriques mentionnées ci-avant, mais s'assigner la tâche de les réécrire, de les mettre en débat, afin de questionner l'advenue d'une pratique professionnelle qui éprouve le retour du politique et la non subsomption totale de l'architecture aux logiques capitalistes.