La waide (Isatis tinctoria L.), plante historique des Hauts-de-France, source de métabolites spécialisés pour des applications colorantes et biologiques.
Auteur / Autrice : | Romain Vauquelin |
Direction : | Patrick Martin, Nathalie Pawlicki - jullian |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Molécules et Matière Condensée |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 19/11/2024 |
Etablissement(s) : | Artois |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences, Technologie, Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UTA - Transformation et Agro-Ressources |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Sol |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Martin, Nathalie Pawlicki-jullian, Nicolas Joly, Elodie Choque, Maryline Vian abert, Erika Clavijo, Florence Mathieu | |
Rapporteur / Rapporteuse : Maryline Vian abert, Florence Mathieu |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La production dindigo représente jusquà 80 000 tonnes dont plus de 50 % est destinée à lindustrie du denim. Aujourd'hui, elle est l'un des secteurs les plus représentatifs de la structure industrielle mondiale et se classe parmi les industries les plus polluantes, contribuant à près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et jusquà 20 % de la pollution industrielle des eaux. Dans une démarche de développement durable, il devient urgent de repenser en profondeur la production dindigo, notamment en explorant des alternatives biosourcés comme lextraction dindigo naturel depuis les feuilles dIsatis tinctoria. Longtemps cultivée dans le nord de la France et connue sous son appellation régionale de « waide », elle a permis notamment de financer une partie de la cathédrale dAmiens durant le Moyen-âge. Lobjectif de ce projet est de proposer une production naturelle et locale, permettant aux producteurs dextraire lindigo et de teindre avec le pigment obtenu. Cette approche pourrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans une dynamique de chaîne dapprovisionnement courte, tout en soutenant une économie locale et circulaire. Notre premier objectif a été détudier un procédé dextraction dun site agricole existant, de ladapter à léchelle laboratoire et den réaliser son optimisation. Lindigotine, pigment bleu majeur, se forme à partir de précurseurs O-hétérosides : lindican, lisatan B et lisatan A. Une fois extraits et hydrolysés lors de létape dinfusion, ces précurseurs permettent de former lindoxyle, la molécule responsable de la formation de lindigotine après une réaction à lair lors de létape doxydation. En outre, lisatine le produit dhydrolyse, de lisatan C et du glycoside de dioxindole forment avec lindoxyle, lindirubine, un pigment rubis isomère de lindigotine. Afin de quantifier ces composés dintérêts, une méthode danalyse HPLC a été développée. Loptimisation de la phase doxydation a ensuite été réalisée afin de permettre une oxydation complète de lindoxyle. Trois méthodes ont été réalisées : (i) une aération O2, (ii) une oxydation au tetrachloroferrate et (iii) une oxydation spontanée. Loxydation par le tetrachloroferrate (III) a permis de réaliser loptimisation de la phase dinfusion, dont lobjectif été de trouver les paramètres adaptés afin de maximiser la solubilisation de ces précurseurs. Dans ce cadre, cette oxydation réalisée en milieu HCl permettait une hydrolyse des précurseurs, maximisant la production dindoxyle et in fine celle en indigotine / indirubine. Un plan dexpérience (2^4-1) a été mis en place pour déterminer les paramètres optimaux de cette phase. Dans une démarche de valorisation zéro déchet dIsatis tinctoria, le second objectif a été dévaluer les capacités antioxydantes de différentes parties de la plante afin de proposer des valorisations supplémentaires à celle de lindigo. L'extrait aqueux, issu du surnageant du procédé indigo, a été identifié comme le principal extrait à valoriser, tandis que des extraits hydroalcooliques de feuilles fraîches, de racines et de résidus de feuilles séchées après extraction aqueuse ont également été étudiés. Lintérêt était de comparer dune part lextraction aqueuse et hydroalcooliques des feuilles fraîches afin de savoir si elles étaient en compétition. Et dautre part didentifiées si les extraits hydroalcooliques secondaires présentaient un intérêt à être valorisé. Quatre tests antioxydants (CUPRAC, FRAP, ABTS et DPPH) ont été réalisés, révélant que les extraits hydroalcooliques de feuilles fraîches présentaient les meilleures capacités antioxydantes. Les extraits aqueux de feuilles et hydroalcooliques de racines, ont montré respectivement des capacités antioxydantes intéressantes au test FRAP et CUPRAC. Tandis que les extraits de feuilles séchées se sont révélés moins actifs, suggérant une méthanisation comme voie de valorisation possible pour ces co-produits.