Développement d'Approche Quantitative pour la Métabolomique à Visée Clinique
Auteur / Autrice : | Jérémy Monteiro |
Direction : | Patrick Emond, Lydie Nadal-desbarats |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la Vie et de la Santé |
Date : | Inscription en doctorat le 01/11/2021 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant - SSBCV |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Imaging, Brain & Neuropsychiatry |
Equipe de recherche : Equipe 3 - Génomique et pathophysiologie des troubles du neurodéveloppement et du motoneurone |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La médecine repose sur des critères cliniques, sur la biologie et l'imagerie pour diagnostiquer et traiter les patients. En combinant des éléments subjectifs des données mesurables, issues de tests biologiques (analyse sanguine), le praticien va émettre un diagnostic et prescrire un traitement. L'objectif est de tendre vers une médecine personnalisée, ou de précision, où les traitements sont adaptés à chaque individu en tenant compte de son phénotype, soit l'interaction entre son génome, de son mode de vie et de son environnement. Cette approche existe déjà mais son application n'est pas encore généralisée par manque de données et de connaissances spécifiques sur l'ensemble des pathologies. Pour étendre la médecine personnalisée, il est nécessaire d'enrichir les informations biologiques disponibles. Cela passe par l'intégration des sciences omiques, qui étudient les différentes échelles du système biologique. La métabolomique s'intéresse petites molécules présentes dans un système biologique (poids moléculaire < 1500 Da). Elle joue un rôle clé dans la recherche de biomarqueurs, dans l'amélioration des diagnostics et la personnalisation des traitements. En comparant des profils métaboliques entre différents états de santé (sain vs. malade), il est possible de détecter une pathologie, suivre son évolution ou étudier la réponse à un traitement. Cependant, son intégration en routine clinique rencontre des obstacles, notamment la robustesse des analyses et la couverture métabolique limitée. Les travaux de cette thèse cherchent à développer des méthodes d'analyse respectant les critères et besoin du contexte clinique, en utilisant la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS). Les analyses sanguines sont essentielles pour les analyses de biologie clinique. Mais ce type de prélèvement pose plusieurs problèmes : invasivité, risque de contamination ou encore celle de l'accès aux soins. L'utilisation de prélèvements de sang séché sur buvard (DBS) comme alternative présente des avantages tels qu'un coût réduit, une moindre invasivité et une meilleure accessibilité : il est réalisable en autonomie et peut être envoyé par courrier au laboratoire d'analyse. Un des projets de cette thèse a consisté à évaluer objectivement l'information données métabolique et lipidique contenues dans DBS, avec pour référentiel le sérum, un échantillon sanguin de référence, en vu de son utilisation en contexte clinique. Pour être intégré en routine clinique, les analyses doivent être quantitatives et reproductibles. Les méthodes LC-MS ciblée sont robustes mais manque de couverture alors que les analyses non-ciblée manquent de robustesse et de données quantitatives, ce qui limite leur capacité à identifier des biomarqueurs fiables. La dérivation, une réaction chimique entre une étiquette chimique et l'échantillon, comme étape pré-analytique supplémentaire, permet de réaliser des analyses semi-ciblées quantitatives en se focalisant sur les molécules ayant été dérivé. Un thématique de cette thèse a été d'améliorer la couverture du métabolome en utilisant la dérivation. Tout d'abord, en développement une méthode de quantification des acides gras à chaîne courte (SCFA), candidats comme biomarqueurs pour certaines maladies, dans l'ensemble des prélèvements biologiques humains : sérum, fèces, fluide cérébrospinal, urine salive et DBS. Dans un second temps, les capacités de marquage et les motifs de fragmentation d'une nouvelle étiquette chimique, le MzH714 ont été évalué face à des étiquettes chimiques de références. L'amélioration des méthodes de quantification en métabolomique clinique a plusieurs objectifs : étendre la couverture métabolique et garantir des résultats quantitatifs, robustes et reproductibles. Intégrer l'approche métabolomique de manière plus systématique en contexte clinique va permettre d'optimiser les diagnostics, les traitements et le suivi des patients.